6 mai 2019
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Philipp Casula, « The Soviet Afro‑Asian Solidarity Committee and Soviet Perceptions of the Middle East during Late Socialism », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.10542
Comment le petit groupe des représentants soviétiques de la culture percevait‑il le Moyen‑Orient sous le socialisme tardif ? Qu’en pensait‑il et comment l’appréhendait‑il ? Le comité soviétique de solidarité afro‑asiatique a valeur d’étude de cas et l’analyse de ses déclarations, rapports et communications permet de fournir des réponses à ces questions. L’auteur passe au crible les archives du comité de solidarité et discute l’interaction de celui‑ci avec divers mouvements et « fronts » de libération. De la sorte, il souligne les singularités d’un orientalisme soviétique. Pour débuter, il contextualise l’engagement soviétique pour le Tiers monde en mentionnant les multiples « organisations publiques » chargées de propager le socialisme. Le comité de solidarité, lui, bien que dépendant du département international du PCUS, se targuait de jouir d’une certaine autonomie. Ensuite, l’auteur montre comment le comité de solidarité était engagé vis‑à‑vis de ses partenaires étrangers dans quatre activités de façonnage identitaire : il établissait une distinction entre les amis et les ennemis, il « agréait » ses partenaires comme révolutionnaires, et il jugeait constamment et évaluait leur comportement, tant sur le plan institutionnel qu’individuel. Il en émerge un orientalisme particulier, dans lequel le Moi est indubitablement le plus puissant, mais dans lequel l’Autre est toujours considéré comme ayant le potentiel de devenir semblable au Moi soviétique.