19 octobre 2021
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Pëtr S. Stefanovich, « Russkaia/rossiiskaia identichnost´ rannego staroobriadchestva : ot « svetloi Rossii » k « preslavneishei i vseschastlivoi Rossiiskoi imperii » (seredina XVII – pervaia tret´ XVIII v.) », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.12379
L’auteur étudie le rapport à la Russie qu’entretenaient les vieux croyants ou, dit autrement, à leur identité russe. Pour ce faire, il procède à l’analyse de textes, depuis les travaux des premiers opposants à la réforme de l’Église des années 1660-1670 aux textes des années 1720-1730 publiés au monastère du Vyg. L’auteur montre qu’initialement les vieux croyants adhéraient à l’idéal de « la Russie radieuse / la Sainte Russie » (État autocratique orthodoxe choisi par Dieu) développé dans la mythologie politique de Moscou entre le milieu du xvie siècle et celui du xviie. Cependant, après les décisions du Grand Concile de 1666-1667 et leur désillusion envers le gouvernement tsariste et l’Église, les vieux croyants durent reconsidérer leurs relations avec la nouvelle Russie « hérétique ». Cette révision, conclut l’auteur, conduisit au début du xviiie siècle à une sorte de dédoublement de l’identité des vieux croyants qui se manifesta, d’une part, par la conservation d’une croyance utopique en la renaissance de la « Russie radieuse » d’avant la réforme de Nikon et, de l’autre, par la reconnaissance de leur appartenance à l’Empire russe, qui s’était engagé sur la voie de la modernisation et de la sécularisation.