Les « petites phrases »

Fiche du document

Date

12 juillet 2018

Discipline
Types de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0243-6450

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1960-6001

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess

Résumé 0

Ce dossier s’attache à constituer en objet d’étude ce phénomène récent que l’usage courant désigne par l’expression « petites phrases ». Il vise ainsi à prolonger les travaux qui y ont déjà été consacrés en s’inscrivant dans une perspective résolument pluridisciplinaire. Issues des sciences du langage et de la communication comme des sciences sociales, les contributions qu’il rassemble permettent en effet d’envisager diverses facettes de cet objet multiforme. Dans une perspective rhétorique et argumentative, Irit Kornblit s’attache à retracer au plus près les mutations de « La culture n’est pas une marchandise », qui oscille entre petite phrase et formule. Éric Treille concentre quant à lui son attention sur les conditions médiatiques et politiques du formatage en petites phrases de la parole politique, à partir d’un terrain riche d’enseignements : les débats télévisés des primaires de 2016 et 2017, qui lui permettent notamment de mettre en lumière la dimension stratégique de la petite phrase. Cette dernière est au cœur de l’article que Romain Mathieu consacre aux négociations électorales menées depuis 2009 entre les partis de la gauche radicale : les petites phrases y constituent pour les acteurs politiques des ressources à la fois efficaces et fragiles, dans la mesure où elles dépendent d’une diffusion médiatique que leurs auteurs ne maîtrisent pas. Les deux dernières contributions envisagent enfin de façon très différente la dimension péjorative attachée à l’expression « petite phrase » : Sarah Al-Matary et Chloé Gaboriaux s’interrogent sur la réalité de l’appauvrissement du langage politique dont les petites phrases témoigneraient, en les confrontant aux transformations en cours des clivages politiques ; Annabelle Seoane adopte une approche énonciative et pragmatique pour enquêter sur la catégorisation même de « petite phrase », où elle voit un acte de distanciation qui dévalorise l’énoncé diffusé tout en valorisant celui qui le diffuse. This dossier aims to study a recent phenomenon that is usually called “soundbites”. In the wake of pioneer work on that multifaceted subject, we have opted for a transdisciplinary approach that includes the sciences of language and communication as well as social sciences. Irit Kornblit focuses on the rhetorics and argumentative aspects of the question when he studies the shifting use of “Culture is not a commodity” as soundbite or formula. Éric Treille for his part focuses on how the media and politics frame political discourse into soundbites. His fruitful research field was the televised debates for the French primaries of 2016 and 2017, which shed light on the strategic dimension of soundbites. That strategic dimension is a central concern for Romain Mathieu, who looks at pre-election negotiations between the parties of the French radical left: for political actors, soundbites are efficient as well as fragile ressources, insofar as they depend on media outreach, which politicians cannot control. The following two articles take contrasting approaches to the pejorative dimension of the phrase “soundbite”: Sarah Al-Matary and Chloé Gaboriaux question the supposed impoverishment of political language into soundbites, envisioning the latter in the light of current transformations of political polarization. Annabelle Seoane then adopts an enunciativist and pragmatic approach to investigate the “soundbite” label, which she sees as form of critical distance that devalues the publicized statement while valueing the publicizing media. Este dossier tiene como objetivo el estudio de este fenómeno reciente que el sentido común designa bajo la expresión de «frases cortas». Apunta de esa manera prolongar los trabajos ya hechos sobre esta temática dentro de una perspectiva claramente pluridisciplinaria. Las contribuciones que reúne y que proceden de las ciencias del lenguaje y de la comunicación, como de las ciencias sociales, permiten encarar los diversos aspectos de este objeto multiforme. Dentro de una perspectiva retórica y argumentativa, Irit Kornblit se esfuerza por señalar de la manera más precisa, que las modificaciones de «la cultura no son una mercancía», que oscilan entre frases cortas y fórmulas. Por su parte, Éric Treille centra su atención en las condiciones mediáticas y políticas del formato de la palabra política en frases cortas basándose en un espacio de estudio lleno de ejemplos: los debates televisados de las elecciones primarias de 2016 y de 2017. Le permiten destacar especialmente la dimensión estratégica de la frase corta. Constituye a su vez, el núcleo del artículo que Romain Mathieu dedica a las negociaciones electorales realizadas desde 2009 entre los partidos de la izquierda radical: las frases cortas aparecen para los actores políticos dentro de ese marco, como recursos a la vez eficaces y frágiles, en la medida en que dependen de una difusión mediática que sus autores no dominan. Las dos últimas contribuciones tratan de manera muy diferente la dimensión peyorativa asociada a la expresión «frase corta»: Sarah Al-Matary y Chloé Gaboriaux cuestionan la realidad del empobrecimiento del lenguaje político del cual las frases cortas constituirían el síntoma, confrontándolas con las transformaciones actuales de las divisiones políticas; por su lado, Annabelle Seoane adopta una aproximación enunciativa y pragmática para investigar la categorización de «frase corta» a través de un acto de distanciación que desvaloriza el enunciado difundido valorando a la vez al que lo difunde.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en