18 novembre 2020
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Nathalie Lancret, « Construction du champ patrimonial à Bali à la croisée des représentations plurielles de l’île et de ses héritages », Moussons, ID : 10.4000/moussons.6622
Les controverses causées par les politiques patrimoniales internationales à l’œuvre depuis la fin des années 1990 à Bali, notamment par les projets qui visent à l’obtention d’un label « patrimoine mondial », sont révélatrices de décalage entre des systèmes patrimoniaux distincts, et suscitent une évolution - redéfinition du champ patrimonial, comme en témoignent les mouvements associatifs et institutionnels opérant en Indonésie. En retraçant la genèse des représentations de Bali et de ses architectures depuis le XIXe siècle, cet article éclaire les débats actuels relatifs à la patrimonialisation des espaces bâtis, urbains et paysagers insulaires. Il met en évidence la pluralité des conceptions du patrimoine en présence à Bali aujourd’hui. Non exclusives les unes des autres, celles-ci sont véhiculées par plusieurs catégories d’acteurs dont certains, « acteurs-passeurs » qui composent avec différents univers de référence participant à la production de « patrimoines hybrides ». Il montre que les actions patrimoniales reposent sur des images de l’île et des définitions autorisées de ses héritages qui ont été construites dans la longue durée, par des arbitrages et des métissages circonstanciés engageant des enjeux de construction identitaire et de développement touristique. L’analyse entend aller au-delà d’un questionnement qui tend à opposer sur un mode binaire des approches –top-down vs bottom-up, globales vs locales, exogènes vs endogènes ou encore occidentales vs asiatiques. Au contraire, elle examine la construction du champ patrimonial en considérant les phénomènes de transfert, voire d’imposition, de réception et d’appropriation qui ont fait évoluer et caractérisent les conceptions des héritages et de leur transmission.