24 juin 2021
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Emmanuel Pannier, « Balises conceptuelles, terminologiques et méthodologiques pour aborder les transferts non marchands », Moussons, ID : 10.4000/moussons.7334
L’anthropologie a mis au jour depuis longtemps l’existence de régimes de circulation de biens et de services qui ne relèvent pas de la sphère marchande. Les auteurs préoccupés par ces phénomènes rencontrent néanmoins des difficultés persistentes pour les conceptualiser et les catégoriser. Si pendant longtemps le concept de Don a dominé la littérature, il est aujourd’hui largement critiqué. Mais alors, comment désigner et définir précisément les transferts de ce type et le champ qui les rassemble ? Existe-t-il un ensemble conceptuel capable de réunir la grande diversité de prestations qui s’effectuent en dehors des logiques marchandes ? Si oui, quelles sont ses propriétés ? Cette introduction montre que si dans la réalité empirique les transferts sont difficilement classables dans une catégorie fixe et exclusive, il reste utile et nécessaire de se doter de concepts communs pour décrire et distinguer les transferts observés dans des réalités différentes. En appui sur les avancées conceptuelles et méthodologiques dans ce domaine de recherche et en les prolongeant, cet article s’attache à caractériser et délimiter le champ de la circulation non marchande et à identifier certaines formes de transfert spécifiques au sein de cet ensemble. Il en ressort que la propriété commune de ces transferts est la présence nécessaire d’une autre relation sociale entre les protagonistes que celle qui s’établit lors de l’interaction transactionnelle. Lorsque ce rapport social extra-économique qui dépasse, encadre et conditionne le déroulement des transferts relève de la sphère des relations interpersonnelles, un sous-ensemble apparaît : la circulation interpersonnelle. Sur cette base, l’auteur propose une grammaire commune pour nommer, distinguer et appréhender les différentes formes de transferts et modes de circulation.