Positif/négatif

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10 juillet 2014

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Serge Lewuillon, « Positif/négatif », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.569


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Au cours d’une précédente enquête sur l’iconographie archéologique en France, on a montré que, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la représentation de l'archéologie par l’estampe contribuait puissamment à la structuration des antiquités nationales, à la compréhension du patrimoine monumental et même, à travers l'élaboration d’une esthétique de la nature, à celle de la notion de site. Il était donc attendu que les archéologues, à l’instar des autres savants, aient cherché, dès les années 1840, à exploiter les ressources de la photographie. Mais l’enquête a révélé que ce procédé avait beaucoup tardé à prendre le relais de la gravure et de la lithographie. Cette lacune est d’autant plus surprenante qu’elle est propre aux antiquités nationales ; en effet, dans le domaine des antiquités classiques et orientales, les lieux emblématiques du Grand Tour et du voyage aux Amériques constituent le laboratoire d’une éblouissante photographie patrimoniale. L’analyse de ce défaut porte d’abord sur la période archaïque de la photographie (1839-1850), au cours de laquelle la recherche des « incunables photographiques » n’apporte que de maigres résultats. En France, les premiers clichés proprement archéologiques n’apparaissant qu’au cours de la phase ancienne (1851-1870), alors que, dans le même temps, la photographie s’impose dans la plupart des sciences et des arts et en particulier dans la représentation des monuments français. Les raisons de ce déséquilibre sont à mettre au compte des obstacles opposés à la reconnaissance de l’archéologie française comme science autonome. Mais même après le tournant du second Empire, le déficit photographique persiste. Cette fois, les difficultés de reproduction et de divulgation de l’image argentique sont à mettre en relation avec les conditions spécifiques de l’imprimerie et de l’édition. Heureusement, grâce au goût français pour la quête touristique, les sites archéologiques, où la nature se combine à l’histoire, entretiendront pour un siècle au moins la flamme des antiquités nationales.

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