13 février 2020
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Gregor Marchand, « L’océan : soupe nourricière ou autoroute de l’information ? », Les nouvelles de l'archéologie, ID : 10.4000/nda.6196
L’archéologie des sociétés littorales porte des problématiques de recherche fondamentales pour débloquer certaines questions posées à l’archéologie préhistorique et protohistorique. Ainsi l’usage des littoraux au Paléolithique serait source de développements cognitifs et comportementaux de notre espèce. L’océan en tant que vecteur de diffusion démique est aussi évoqué. Par ailleurs, les modes de vie en bord de mer autorisent-ils des morphologies sociales particulières ? En France, en Espagne ou au Portugal en revanche, les traces de stockage, d’économie de prédation spécialisée ou de hiérarchie sociale tardent à être découvertes. En revanche, la robustesse du système de prédation terre/mer est probablement en cause dans la résistance à la néolithisation qui s’observe au cours du vie millénaire dans des enclaves maritimes du Portugal au Danemark : davantage qu’une prétendue « complexité sociale », c’est ce thème de recherche qui doit retenir l’attention des chercheurs qui œuvrent autour des estrans. L’usage des estrans sur les littoraux de la Manche et de l’Atlantique connaît un pic de visibilité au Mésolithique, mais il est nécessaire de prolonger les analyses aux premières sociétés agro-pastorales pour mieux cerner l’imbrication des rythmes de prédation et de production. Ces objets d’étude complexes réclament des modes d’intervention particuliers, qui associent les disciplines scientifiques pour reconstituer le continuum terre-mer.