26 novembre 2015
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Victor Raharijaona et al., « Rakelimalaza, can the Higher Powers “take a joke”? », Études océan Indien, ID : 10.4000/oceanindien.1571
Notre contribution s’appuie sur des travaux de terrain ethnographiques parmi la population rurale betsileo, avec un intérêt particulier vis-à-vis des mpanandro, spécialistes traditionnels. Il va sans dire que les ancêtres prennent une très grande importance dans la vie quotidienne des Malgaches des Hautes Terres. Mais au sein de leur monde (lifeworld), il existe également des « forces » d’une nature non-domestiquée, aussi bien que des « choses » indéterminées (p. ex., raha, zavatra). Des rencontres avec de telles « forces » et « choses », des efforts de les comprendre et même de les persuader de satisfaire aux exigences des êtres humains ont attiré notre attention dans cet article. Nous maintenons que le vocabulaire traditionnel et les conceptualisations de « religion » et « magie » ont besoin d’être remis en question. Cette remise en question nous aidera à mieux comprendre le comportement des individus face au monde des forces immanentes et non-anthropomorphiques. Face à ces forces, les spécialistes traditionnels, dans l’exercice de leur savoir-faire, agissent comme des « audacieux » plutôt que comme des « suppliants ». Les spécialistes traditionnels, tels que les mpanandro, méritent d’être appréciés comme des individus engagés, non pas dans la « réplication » mais plutôt dans la « re-création » continue (toujours syncrétique en esprit) des traditions, fidèles à « l’esprit des lois » plutôt que scrupuleusement attentifs aux détails de règles traditionnelles. Nous examinons ces caractéristiques et assertions à propos du monde rural Betsileo à l’aide d’exemples issus des pratiques concrètes, poétiques, et même parfois humoristiques des mpanandro aussi bien que du commun des Betsileo.