Léon Walras, Irving Fisher and the Cowles Approach to General Equilibrium Analysis

Résumé En Fr

This paper explores the relationship of Walras’s work to a particularly influential tradition of general equilibrium, that associated with the Cowles Commission for Research in Economics in Colorado in the 1930s and at the University of Chicago from 1939 to 1955, and its successor, the Cowles Foundation, at Yale University from 1955. Irving Fisher introduced general equilibrium analysis into North America with his 1891 Yale dissertation Mathematical Investigations in the Theory of Value and Prices (published 1892) and was responsible in 1892 for the first English translation of a monograph by Walras. Fisher was only able to obtain copies of books by Walras and Edgeworth when his thesis was almost ready for submission, discovering that he had independently reinvented a general equilibrium approach already developed by others, but went beyond Walras in constructing a hydraulic mechanism to simulate computation of general equilibrium and, before Pareto, in using indifference curves. Fisher was closely involved with Alfred Cowles in the Cowles Commission, the Econometric Society and Econometrica in the 1930s, promoting formal mathematical and statistical methods in economics, including drawing attention to the contributions of Walras, Edgeworth and Pareto. The first substantial, systematic work on general equilibrium at the Cowles Commission was in international trade, by Theodore Yntema, research director of the Cowles Commission from 1939 to 1942 and author of A Mathematical Reformulation of the General Theory of International Trade (1932) and by Yntema’s student, Jacob Mosak, author of General Equilibrium Theory in International Trade (1944). A subsequent, much better-known body of work on existence of general equilibrium at Cowles was by Kenneth Arrow and Gerard Debreu (initially independently but leading to a major joint publication) and by Lionel McKenzie, all three associated with the Cowles Commission in Chicago in the early 1950s. After Cowles moved to Yale, the focus of general equilibrium research at the Cowles Foundation was Herbert Scarf’s pioneering work on computable general equilibrium (which he linked to Fisher’s earlier attempt, first presenting his approach in his contribution to Ten Economic Studies in the Tradition of Irving Fisher, 1967). Fisher and then the Cowles Commission were the channel through which Walrasian general equilibrium analysis entered North American economics. This paper is part of a larger history of the Cowles Commission and Foundation, commissioned by the Cowles Foundation.

Cet article s’intéresse à la relation entre le travail de Walras et une tradition particulièrement influente de l’équilibre général, à savoir celle associée avec la Cowles Commission for Research in Economics (située au Colorado dans les années 1930s et à l’université de Chicago de 1939 à 1955) et la Cowles Fundation, successeur de la Cowles Commission, établie à l’université de Yale à partir de 1955. Irving Fisher a introduit aux Etats Unis l’analyse en équilibre général, dans sa thèse de doctorat Mathematical Investigations in the Theory of Value and Prices, soutenue à Yale en 1891 (publiée en 1892) ; on doit à Fisher également la première traduction en anglais d’une monographie de Walras. Fisher n’avait pu accéder à des exemplaires des ouvrages de Walras et Edgeworth que lorsque sa thèse de doctorat était presque terminée ; il découvre à ce moment qu’il vient de réinventer, indépendamment, l’approche en équilibre général déjà développée par d’autres ; cependant, Fisher ira plus loin que Walras, en construisant des mécanismes hydrauliques pour simuler le calcul d’un équilibre général, et il sera en avance sur Pareto, en utilisant des courbes d’indifférence. Dans les années 1930, Fisher était en étroite collaboration avec Alfred Cowles, à la Cowles Commission, à l’Econometric Society et Econometrica, actif dans la promotion des méthodes formelles, mathématiques et statistiques, en économie, en contribuant à attirer l’attention sur les contributions de Walras, Edgeworth et Pareto. A la Cowles Commission, le premier travail de recherche substantiel et systématique sur l’équilibre général, appliqué au commerce international, avait été réalisé par Theodore Yntema, directeur de la recherche à la Cowles Commission de 1939 à 1942 et auteur de A Mathematical Reformulation of the General Theory of International Trade (1932) et par l’étudiant de Yntema, Jacob Mosak, auteur de General Equilibrium Theory of International Trade (1944). Un corpus de travaux postérieurs, bien plus connu, sur l’existence de l’équilibre général, a été développé à la Cowles par Kenneth Arrow et Gerard Debreu (travaillant au départ indépendamment, mais aboutissant à une co-publication majeure) et par Lionel McKenzie, tous les trois chercheurs associés à la Cowles Commission à Chicago au début des années 1950. Après le déménagement de la Cowles à Yale, le moteur de la recherche sur l’équilibre général à la Cowles Foundation a été Herbert Scarf et son travail sur le calcul de l’équilibre général (que Scarf reliait aux premières tentatives de Fisher, par exemple en présentant son approche dans sa contribution à Ten Economic Studies in the Tradition of Irving Fisher, 1967). Fisher et puis la Cowles Commission ont donc constitué le canal par lequel l’équilibre général atteignit les sciences économiques en Amérique du Nord. Cet article fait partie d’une histoire plus large de la Cowles Commission et de la Cowles Foundation, commissionné par la Cowles Foundation.