24 novembre 2020
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Alexis Taylor et al., « L’industrie sur quartzite du site de Bidau à Garlin (Pyrénées-Atlantiques, France) : Acheuléen versus Moustérien ? », Paléo, ID : 10.4000/paleo.5806
Le site de Bidau à Garlin (64) a fait l’objet d’une fouille préventive sur 2 700 m2 dans le cadre d’un aménagement d’une zone d’activité économique en marge d’un diffuseur autoroutier de l’A65. Le mobilier découvert s’inscrit dans une séquence pédosédimentaire semblable à celles décrites lors des opérations préventives sur le tracé de l’A65 notamment (sites de Bénazit, Duclos, Romentères, Septsos…). À Garlin, la position stratigraphique de la nappe d’objets pose question et relance la problématique de l’attribution chronologique des séries dites acheuléennes. La nappe de mobilier s’insère en effet en grande majorité dans l’horizon BT1 développé aux dépens des limons loessiques datés du Pléistocène supérieur, aux environs de 0,80 m de profondeur et ce jusqu’à parfois 1,4 m, sans organisation sédimentaire interne, selon une pente générale d’environ 1 %. La pédostratigraphie et les datations OSL permettent de situer la période de formation de cet épandage lithique entre le MIS5 et le MIS3. Le mobilier recueilli est quasi-exclusivement confectionné sur galets de quartzite. Il est marqué par la prédominance des chaînes opératoires de débitage sur celles de façonnage qui sont attestées par quelques hachereaux, bifaces et galets aménagés. Le débitage est majoritairement de type Discoïde unifacial ou bifacial partiel. On note également la forte présence de nucléus débités frontalement sur enclume. L’outillage est rare, peu diversifié pour l’outillage retouché (denticulés, racloirs…), la part de l’outillage lourd et/ou façonné y est relativement importante (galets aménagés, grands éclats tranchants, bifaces, hachereaux…). Les témoins de débitage en silex sont extrêmement rares. La série présente donc des caractères technologiques et typologiques évoquant une phase récente de l’Acheuléen pyrénéo-garonnais. Toutefois, son insertion chronostratigraphique apparaît incompatible avec cette attribution chronoculturelle. En effet, au vu des résultats de l’étude taphonomique, il faut envisager que la série lithique se rattache à un technocomplexe moustérien daté du Pléistocène récent mais dont les principales caractéristiques peuvent relever d’un déterminisme pétrographique et/ou fonctionnel.