24 novembre 2020
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Clément Zanolli et al., « The Neanderthal mandible BD 1 from La Chaise-de-Vouthon Abri Bourgeois-Delaunay (Charente, Southwestern France, OIS 5e). Dental tissue proportions, cortical bone distribution and endostructural asymmetry », Paléo, ID : 10.4000/paleo.5847
Les 23 restes humains fossiles découverts à La Chaise-de-Vouthon Abri Bourgeois-Delaunay (Charente, Sud-Ouest de la France) sont tous attribués à des Néandertaliens. La mandibule BD 1 représente un des spécimens les mieux préservés de l’assemblage, conservant encore ses 16 dents, et a été attribuée à un individu adulte – vraisemblablement âgé d’environ 20-35 ans. Les données géochronologiques et paléontologiques indiquent que les Néandertaliens de l’Abri Bourgeois-Delaunay vivaient dans un environnement tempéré il y a environ 127 à 116 ka (i.e., pendant l’OIS 5e). Dans cette étude, nous apportons des informations morphométriques complémentaires sur la structure de BD 1 en quantifiant les proportions des tissus de l’ensemble de ses dents permanentes, incluant la distribution d’épaisseur de dentine radiculaire de quatre dents antérieures, et en comparant le degré d’asymétrie endostructurale de l’organisation des tissus dentaires et de la topographie de l’os cortical au niveau des dents post-canines avec les patrons structuraux de Regourdou 1. Nos résultats montrent que la signature interne de la couronne et de la racine des dents est typiquement néandertalienne, comparable à celle de Regourdou 1, et clairement distincte des patrons humains modernes fossile et actuel. L’asymétrie des proportions des tissus dentaires de BD 1 et Regourdou 1 est non-directionnelle, sans dominance marquée entre les antimères gauches et droits. De la même manière, les deux mandibules néandertaliennes ne montrent pas de d’asymétrie marquée d’épaisseur de l’os cortical au niveau des molaires, même si une faible dominance droite est observée chez BD 1. Même si ces résultats sont globalement concordants pour les deux mandibules néandertaliennes, l’étude méthodologique étendue des patrons de variation de l’endostructure liés à l’âge et au sexe montrée par des populations humaines issues de divers contextes chrono-géographiques, socio-économiques et bioculturels reste nécessaire afin de mieux évaluer la valeur évolutive et adaptative des signaux observés dans le registre fossile.