8 octobre 2015
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Michel Ballard, « À propos des procédés de traduction », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.386
L’objet de cette étude est de dénoncer l’inanité des procédés de traduction tels qu’ils ont été exposés par Vinay et Darbelnet dans leur célèbre Stylistique comparée. La critique s’organise en deux étapes : d’abord la terminologie elle-même, puis ce qui se trouve à l’arrière-plan de cette mauvaise description de la traduction. La terminologie de Vinay et Darbelnet souffre de deux maux : un nombre ridiculement bas de termes pour décrire une opération si complexe et l’inadéquation de termes qui, dans l’ensemble, ont été mal définis ou mal intégrés à une théorie de la traduction qui soit satisfaisante. Ce qui est à l’arrière-plan de cet outil frustrant, c’est une vision caricaturale de la traduction et par là même de la théorie de la traduction : l’idée qu’une unité de traduction peut s’identifier dans le texte source laisse complètement de côté le fait que le texte cible fait aussi partie de la traduction. Le cœur de la théorie de la traduction devrait être fondé sur l’observation de l’action du traducteur, qui est un mélange d’herméneutique, de production d’équivalence et de réécriture ; notre objet devrait être d’identifier, de décrire et de nommer ces opérations, et elles ne peuvent se réduire à sept (ou neuf) « trucs ».