Modèles anatomiques tératologiques et cabinets de curiosités dans l’Antiquité

Résumé Fr En

Longtemps le regard porté sur le « monstre » dans l’Antiquité a été opposé dans une perspective évolutionniste aux époques modernes. Cette vision d’une Antiquité classique préscientifique, sous le signe du fabuleux, où l’être hors norme est soit un objet d’effroi, soit de fascination ou de culte, peut être remise en question. Le discours antique sur la fonction du monstre dans l’oikoumenê, le monde habité, fait apparaître un objet de savoir et de mémoire qui s’inscrit dans un contexte épistémologique particulier, à la croisée de l’histoire de la médecine, de la politique et des thaumata ou mirabilia. La collection et l’exhibition de créatures monstrueuses, parfois conservées sous la forme de préparations anatomiques, éclairent un mode de transmission des connaissances qui se développe à Alexandrie, où le goût du merveilleux se conjugue avec la curiosité scientifique et l’ambition impérialiste de contrôler le monde connu.

For long the ancient perception of the ‘monster’ was opposed in an evolutionary perspective to modern times. This vision of a prescientific classical past, under the sign of the fabulous, where the exceptional being is either an object of terror, fascination or worship, is questioned. The ancient discourse on the function of the monster in the oikoumenê, the inhabited world, reveals an object of knowledge and memory within a specific epistemological context, at the crossroads of the history of medicine, politics and of thaumata or mirabilia. The collection and exhibition of monstrous creatures, sometimes preserved in the form of anatomical preparations, reveal a mode of the transmission of knowledge that emerged in Alexandria. The taste for the marvelous was combined with scientific curiosity and the imperialist ambition of controlling the known world.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en