Espaces publics et mixité culturelle, pour un renouvellement du tourisme tunisien

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30 mai 2021

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Saloua Toumi et al., « Espaces publics et mixité culturelle, pour un renouvellement du tourisme tunisien », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.18324


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La Tunisie de Bourguiba avait fait le choix, dans les années 1960, de développer un tourisme balnéaire destiné essentiellement aux classes moyennes européennes. L’efficacité économique de ce choix, qui s’est traduit par la définition de zones littorales entièrement consacrées au tourisme, a fait ses preuves durant plusieurs décennies, au point que l’économie touristique est devenue l’une des principales sources de devises pour le pays. Il n’est donc guère envisageable de revenir fondamentalement sur ces orientations, d’autant que les infrastructures construites à cette fin sont encore opérationnelles pour de nombreuses années. Pourtant, il faudra bien prendre en compte l’évolution probable de la demande touristique. En effet, la clientèle habituelle, demandeuse principalement de plage, de mer et de soleil, et très secondairement de culture locale, est aussi attachée à la stabilité politique du pays où elle prend ses vacances. Or elle risque, à tort ou à raison, de percevoir le Maghreb comme une région potentiellement instable dans les années à venir et, consécutivement, de se tourner vers d’autres régions du monde offrant les mêmes atouts balnéaires tout en apparaissant plus stables. En revanche, il est probable qu’une nouvelle clientèle va émerger, moins intéressée par les loisirs balnéaires et davantage par cette révolution tunisienne qui a fait parler d’elle dans le monde entier. Pourra-t-on répondre à ces attentes avec ces mêmes infrastructures hôtelières conçues pour maintenir la clientèle à l’écart de la vie sociale tunisienne ? Nous proposons ici d’analyser l’histoire de l’espace public en Tunisie pour mieux comprendre ce qui a fondamentalement changé depuis janvier 2011, et d’envisager comment un réaménagement des zones touristiques pourrait contribuer à les décloisonner et à les ouvrir vers le « pays réel ».

In the sixties, Bourguiba’s Tunisia had made the choice of developing a seaside tourism mainly aimed at the European middle classes. The economic efficiency of that choice, which resulted in the definition of coastal zones entirely devoted to tourism, has proved itself for several decades – up to the point that the economy of tourism has become one of the main sources of income for the country. So, it is not conceivable to radically go back on these orientations, all the more so as the facilities built on that purpose will be operational for years to come. Yet, one will have to take into account the probable evolution of the tourism demand. Indeed, the usual customers – who mainly seek the beach, the sun, and the sea; and only rarely the local culture – are also attached to the political stability of the country where they spend their holidays. And yet, they risk, rightly or wrongly, to perceive the Maghreb as a potentially unstable region in the years to come and, consecutively, to turn themselves towards other regions of the world which offer the same seaside assets and that appear to be more stable. On the other hand, it is probable that a new kind of customers will emerge – less interested in water recreation, and more interested in this Tunisian revolution that made the news worldwide. Will we be able to fulfil these expectations with the same hotel facilities conceived to keep the customers away from the Tunisian social life? We offer to analyse the story of the public space in Tunisia in order to better understand what has fundamentally changed since last January, and to plan how a redevelopment of the tourism zones could contribute to decompartmentalize these areas and turn them towards the “true country.”

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