31 août 2020
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Simon Gaberell et al., « Une plage à Genève. Oui, mais quelle plage ? », Projets de paysage, ID : 10.4000/paysage.9531
En 2009, les autorités genevoises lancent un projet de plage au cœur de la ville sur les rives du lac Léman. Si un consensus se dégage rapidement quant à l’intérêt d’un tel équipement à Genève, une controverse publique émerge concernant l’impact écologique des aménagements prévus. Cette controverse est liée aux prises de position contrastées des experts naturalistes. Une évaluation différenciée de la valeur de la biodiversité lacustre par rapport à l’intérêt social du projet de plage en est à l’origine. Définies à partir d’une enquête qualitative auprès de naturalistes impliqués dans les controverses, trois conceptions types permettent d’éclairer la mise en balance de ces valeurs associées à la nature urbaine : (1) une conception défensive de la nature en ville, associée à la figure d’un ponton suspendu ; (2) une conception intégrée matérialisée par l’aménagement d’une grève, transition entre plage et lac ; (3) une conception utilitariste associée à la création d’un parc engazonné. Alors que de nombreux travaux ont montré l’intérêt d’aborder les projets d’aménagement par la notion de paysage, qui permet justement d’articuler préoccupations sociales et biologiques, cette controverse met en évidence que cette articulation demeure en débat dans l’expertise naturaliste.