Plotin, la mémoire et la connaissance des intelligibles

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25 juillet 2019

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mémoire réminiscience âme connaissance Formes intelligibles memory recollection soul knowledge intelligible Forms


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Riccardo Chiaradonna, « Plotin, la mémoire et la connaissance des intelligibles », Philosophie antique, ID : 10.4000/philosant.2473


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Plotin discute à plusieurs reprises de la mémoire, de sa fonction et de son rôle dans la connaissance. Dans la longue section qui va de IV 3 [27], 25 à IV 4 [28], 5, il s’interroge sur « ce qui » se remémore, c’est-à-dire sur le sujet de la mémoire. L’examen de ces chapitres permet de recueillir quelques éléments caractéristiques de la théorie plotinienne de la connaissance. Plotin fait une rigoureuse distinction entre la mémoire et la simple conservation d’impressions sensibles et associe la mémoire à une capacité spontanée de l’âme. L’âme, d’autre part, en tant que sujet de la mémoire, est pourtant toujours caractérisée par un type de pensée discursif et lié au temps. De ce type de connaissance, Plotin distingue la pensée la plus élevée, qui appartient à l’âme grâce à la partie d’elle-même qui n’est pas descendue de l’Intellect, lequel est étranger au temps et à la discursivité. L’étude du sujet de la mémoire fournit des éclaircissements sur la structure de l’âme chez Plotin, sur le rôle de l’imagination (phantasia), sur le caractère intrinsèquement dynamique de l’âme, capable de redéfinir sa propre nature en accord avec la faculté qui joue en elle le rôle de centre unificateur. Au sommet se trouve une condition cognitive dans laquelle l’âme saisit, même « ici-bas », avant sa séparation du corps, les Formes intelligibles, au moyen d’une connaissance appropriée et indépendante de toute forme de mémoire et de discursivité (cf. IV 4 [28], 4-5). Par conséquent, le rôle de la réminiscence dans l’épistémologie plotinienne est plutôt limité.

On several occasions Plotinus discusses memory : its function and relation to knowledge. In the long section that runs from IV 3 [27], 25 to IV 4 [28], 5, Plotinus considers what it is that remembers, i.e. what constitutes the subject of memory. An examination of these chapters reveals a number of features in the Plotinian theory of knowledge. Plotinus draws a thorough distinction between memory and the mere conservation of sense data, and links the former to an intrinsic power of the soul. The Soul, however, as the subject of memory, is always characterized by some kind of discursive thought, and bound up with time. Plotinus distinguishes this kind of knowledge from the highest thought, which belongs to the part of the Soul that has not descended from the Intellect, and is extraneous to time and discursivity. In addressing the issue of the subject of memory, Plotinus also draws light on the structure of the Soul and the role of imagination (phantasia). Soul emerges as an intrinsically dynamic essence, which has the power of redefining its own nature in concert with the faculty which acts as its unifying centre. At the highest level is a cognitive condition in which the Soul, even “here below”, prior to its separation from the body, gathers the intelligible Forms by means of an appropriate knowledge, independent of any kind of memory and discursivity (see IV 4 [28], 4-5). As a result, the role of recollection in Plotinian epistemology is rather limited.

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