Philon d’Alexandrie est-il inutilisable pour connaître Énésidème ?

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20 novembre 2018

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Carlos Lévy, « Philon d’Alexandrie est-il inutilisable pour connaître Énésidème ? », Philosophie antique, ID : 10.4000/philosant.342


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La floraison d’études sur le scepticisme antique de ces dernières décennies a fait au moins une victime, à savoir Philon d’Alexandrie, auquel elles ont accordé une part de plus en plus restreinte, alors même que Philon est incontestablement celle de nos sources la plus proche d’Énésidème qui refonda le pyrrhonisme au ier siècle avant J.-C. Il importe donc d’établir quelle confiance on peut accorder à ce que Philon nous dit, en plusieurs endroits de son œuvre, du courant sceptique. On propose donc un bref status quaestionis, avant d’analyser la question des tropes. On soulève enfin le problème plus général de la technicisation croissante de la philosophie ancienne et de la place quasi hégémonique qu’occupe ac­tuellement la méthode analytique. Un auteur comme Philon est difficile à décomposer en propositions, dont on chercherait à définir les relations, et il n’a pas écrit – si l’on excepte le De aeternitate mundi, dont l’authenticité est discutée, le Probus, le De prouidentia et l’Alexander – une œuvre qui se présente comme explicitement philosophique. Il incarne donc un problème qui le dépasse : que peut faire la recherche lorsqu’elle est confrontée à tous ces textes dans lesquels la philosophie se trouve mêlée à ce qui n’est pas elle-même, qu’il s’agisse de littérature ou de religion ?

The growing number of studies on ancient scepticism in the last thirty years or so have made at least one victim, Philo of Alexandria. He has drawn less and less interest, despite his being our source closest in time to Enesidemus, who led the rebirth of pyrrhonism during the 1st century B.C. It is hence important to assess the trustworthiness of several texts of Philo about scepticism. This paper offers a brief state of the art before focusing on Philo’s testimony about Enesidemus’ “ten modes”. It then raises the more general problem of the growing technicity of the history of ancient philosophy and the dominant role played today by the analytic method. Philo’s texts can hardly be reduced to a set of propositions combined into an argument. His works do not even claim to be philosophical, with the exception of De aeternitate mundi, the authorship of which is debated, Probus, De prouidentia, and Alexander. Philo embodies un much larger problem: how do we study all these ancient texts in which philosophy is mingled with something else, be it literature or religion?

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