Ce « qu’être postdoc » veut dire. Cheminements postdoctoraux en Suisse, circa 2010

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7 novembre 2019

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Pierre Bataille et al., « Ce « qu’être postdoc » veut dire. Cheminements postdoctoraux en Suisse, circa 2010 », Philosophia Scientiæ, ID : 10.4000/philosophiascientiae.2048


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La multiplication des contrats à durée déterminée constitue une caractéristique importante des marchés académiques contemporains. Ce phénomène de précarisation, observable dans plusieurs contextes disciplinaires et nationaux, se manifeste notamment par l’augmentation marquée, depuis les années 1990, du nombre d’emplois postdoctoraux, proportionnellement au nombre de postes stabilisés. Parallèlement, les chercheur⋅e⋅s en début de carrière sont largement confronté⋅e⋅s à des discours institutionnels faisant la promotion des mobilités académiques et des collaborations internationales. L’abondance des discours autour de la mobilité des jeunes chercheur⋅e⋅s tend cependant à masquer la pérennité des modèles de carrières nationaux, très variables d’un pays à l’autre du fait de l’histoire particulière des espaces concernés. À partir des données quantitatives et qualitatives sur les expériences de début de carrière académique en Suisse, notre article vise à pointer comment l’impératif de mobilité internationale – particulièrement fort dans le contexte helvétique contemporain – s’hybride avec le modèle de carrière en vigueur depuis le début du xxe siècle. L’analyse croisée des déterminants structurels des débuts de carrières académiques et des récits des « postdocs » permet de comprendre les différentes manières « d’être » postdoctorant⋅e⋅s et les potentielles (dés)illusions qui les accompagnent, tout en pointant le caractère socialement situé de ces expériences – notamment en termes de genre. Elle offre également un éclairage plus général sur les tensions qui structurent l’espace académique suisse à l’heure de son internationalisation.

In most countries and scientific fields, academic careers have become increasingly precarious since the early 1990s as emphasized by the sharp increase in the number of postdoctoral fellowships compared to steady number of permanent positions. At the same time, many academic institutions promote internationalization and often urge researchers to partake in “international mobility” and travel early in their careers. However, despite the pervasiveness of internationalization, national career models—which significantly vary from one country to another because of the specific history of each national academic space—still prevail. Based on quantitative and qualitative data on early academic careers in Switzerland, our article points out how the imperative of international mobility—particularly strong in contemporary Switzerland—blends with the career model that has been in place since the beginning of the 20th century. We conduct a cross-analysis of the structural determinants of early academic careers and postdoctoral researchers’ narratives to understand the different ways of being a “postdoc” and the potential (dis)illusions that come alongside with this status. We highlight the social frame of these experiences and, in particular, the impact of gender. Finally, our analysis offers a general insight into the tensions that have emerged in the Swiss academic space upon internationalization.

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