La transformation des registres de légitimation politique en Guyane

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6 mai 2011

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Résumé Fr En

Villes à très forte croissance démographique, Cayenne et Saint-Laurent du Maroni, sont des sites particulièrement riches pour l’observation des transformations des formes de légitimation des élus locaux. Singulièrement disputées du fait de la longévité des maires en place (ou de leur parti) et de certains signes avant-coureurs de l’effritement de leur popularité, les élections municipales de 2008 révèlent le recours, par les listes en concurrence, à des attributs de la modernité politique empruntés à l’espace politique central. La construction d’un nouveau rapport à la population insistant sur la représentation de la « diversité » et des « communautés » composant les populations de Cayenne et de Saint-Laurent du Maroni relève de cette démarche. Cet article montre combien ce registre de la diversité et de la communauté peut servir à exacerber les clivages dans un contexte de fortes oppositions entre les candidats, au delà des pratiques de campagne qui peuvent se ressembler. L’article montre ensuite que seule la permanence de pratiques anciennes, même revues à la marge, peut expliquer que ce registre symbolique soit aussi efficace. Ainsi, si compétence a rimé, lors de la campagne, avec communauté, c’est que la première permet une sélectivité sociale forte des élites politiques derrière un discours toujours aussi modernisateur. De plus, si les « communautés » (souvent en fait, les minorités), sont mises à l’honneur, ce sont avant tout les pratiques clientélaires, certes renouvelées, qui permettent de maintenir une loyauté sans faille et de garantir la longévité politique de certaines élites politiques.

Cayenne and Saint-Laurent du Maroni as cities of very high increase in population are especially rich spots for the observation of how the forms of legitimation of the local councillors are changing. Extremely contested for the longevity of service of the mayors (or of their party) and for some forerunners announcing the crumbling of their popularity, the municipal elections in 2008 reveal the mobilization of attributes of modern politics, borrowed from the central political space, in using competition rolls. The construction of a new relationship with the population, insisting on the representation of “diversity” and “communities” composing the populations of Cayenne and Saint-Laurent du Maroni is a product of this approach. This article shows in what extent the registers of diversity and of community contribute to intensify the split in a context of strong opposition between the candidates, beyond the campaign practices that can be alike. The article points out next that only the permanency of ancient practices, even revised at the margin, can explain that this symbolic register is so efficient. Thus if, during the campaign, competency rhymed with community, the first term allows a strong social selectivity of the political elite behind a still as modernizing discourse. Moreover, if the “communities” (being in fact often the minorities) are much in evidence, it is especially due to clientelist practices, even if they are revived, that make possible the preservation of unfailing loyalty and the guarantee of political longevity of some political elite.

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