31 janvier 2012
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Joëlle Kabile, « « Pourquoi ne partent-elles pas ? » », Pouvoirs dans la Caraïbe, ID : 10.4000/plc.867
Différents mécanismes se conjuguent pour conduire à l’apparente acceptation de la violence subie par les victimes : dépendance économique et isolement familial et social, souvent organisés par le conjoint pour établir sa domination et son contrôle sur sa compagne ; dépendance affective résultant d’une enfance carencée et d’une histoire familiale difficile ; représentations inégalitaires, résignées ou fatalistes des rapports de sexe et de la vie conjugale ; ruses de la reproduction qui amènent, par exemple, la femme à rester « pour les enfants » ou pour ne pas « faire comme sa mère » et, ce faisant, à être, comme celle-ci, victime de violences conjugales ; méconnaissance des structures d’aide ou négligence, mauvais accueil et rebuffades de la part des professionnels censés venir en aide, etc. Déni de la situation, intériorisation et culpabilisation face aux « raisons » des violences subies, empathie à l’égard du conjoint, résignation devant un sort funeste ou espoir que « cela s’arrange » : l’enchevêtrement des facteurs objectifs et subjectifs empêche parfois longtemps les victimes d’envisager des solutions de « sortie » de la situation de violence ou de les mettre en œuvre.