L'immobilité vive

Fiche du document

Date

30 novembre 2017

Discipline
Types de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Polysèmes

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0999-4203

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2496-4212

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess


Sujets proches Fr

image-représentation

Citer ce document

Kirsty Bell et al., « L'immobilité vive », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.2070


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Ce numéro propose d’interroger une fois de plus le dialogue entre le texte et l’image en examinant tout particulièrement ces éclats de temps que nous offrent les « arts sœurs », ces moments où s’allient l’immobilité et le mouvement – ou encore ces moments tout court, puisque le « momentum », mouvement ou impulsion, mais aussi influence, poids, importance, porte déjà en lui le temps et son suspens. Si en peinture c’est la nature morte (Still Life, Stilleven, Stillleben) qui, par excellence, met à l’œuvre la tension entre le temps en mouvement et l'inscription dans l’espace, le moment se décline de bien d’autres façons encore dans les arts visuels : moments de surprise liés à une rencontre ou une révélation, moments de terreur et d’effroi, moments de fascination, d’extase ou de ravissement, ou encore moments de grâce. L’image semble ainsi dotée du pouvoir d’accueillir le temps en défiant la fixité qui est la sienne, ou, à l’inverse, exacerbe son pouvoir de figer les corps pour manifester un point d’intensité ou d’arrêt qui porte la trace d’un événement. Qu’elle s’anime ou se pétrifie, qu’elle nous mette face à un bougé, à un tremblé, ou qu’elle porte à son paroxysme la stase, l’image déploie le spectre de son pouvoir à exprimer une « immobilité vive », selon l’expression de Roland Barthes (La Chambre claire). Le texte a lui aussi mille et une façons de dire la tension entre le mouvement et la stase. Ce numéro propose d'examiner la manière dont les mots mettent l’image, réelle ou virtuelle, littérale ou figurée, au service du moment, ou encore la façon dont on peut dire que le texte « fait image » pour citer Jean-Luc Nancy (Au fond des images). En « faisant image », le texte peut manifester un suspens, un effacement ou un effondrement du sens à travers lequel les registres visuel et vocal se brouillent, comme le souligne Pierre Fédida dans « Le souffle indistinct de l’image ». Avec cette conception de l'image comme « arrêt sur le langage, instant d’abîme du mot » (Fédida), ce sont aussi les questions du déplacement métaphorique et du figural, et de son écart éventuel avec l’ordre du visuel, qui sont abordées. This issue proposes to pursue its scrutiny of the dialogue between text and image, by looking into these shards of time that the « sister arts » offer us, these moments in which stasis and movement combine, since the Latin « momentum » means both motion / impulse and weight / importance. With the still life (Stilleven, Stillleben), painting offers a perfect example of the synthesis between the passing of time and its inscription in space. But the moment finds many other forms of expression in the visual arts: we can think of the moments of surprise produced by an encounter or a revelation, moments of terror and fright, moments of fascination and rapture, or moments of grace. The image seems to be able to counter its fixity and accommodate time, or conversely exhibits its power to freeze things in order to mark a point of intensity which bears the trace of an event. Whether it emphasizes motion or petrification, vacillation or stasis, the image deploys the full spectrum of its power to convey « intense immobility », « une immobilité vive » in the words of Roland Barthes (Camera Lucida). Texts too have many ways of expressing the tension between movement and stasis. This issue looks at the way in which texts use images, whether real or virtual, literal or figurative, to suggest moments of time, or even claim the power of the image, in the process which Jean-Luc Nancy calls « faire image » ‒ by which he means « to highlight, to stress, to underline, to make present ». « Faire image » can describe the suspension, obliteration or collapse of meaning, a point where the visual and the aural dimensions fuse, as Pierre Fédida writes in « The Indistinct Breath of the Image ». With this definition of the image as « a freezing of language, the moment of failure of the word » (Fédida), one should also be able to look into the questions of metaphorical displacement and of the figural, in its connection with, or independence from, the visual field.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en