30 juin 2018
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Olivier Morel, « The Glamour of Horror? », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.3430
Dans cette réflexion sur la perception culturelle et politique des « images intolérables » nous questionnons l’argument selon lequel l’écriture optique de l’histoire forgée par les « photographies violentes » sombrerait dans une forme de démotivation psychologique et un dédain moral qui éloignent le public du photojournalisme. Notre attention à l’égard de l’ambiguïté inhérente de l’image photographique, de la dialectique intrinsèque et du cœur « brûlant » de celle-ci, nous permet de raffiner la notion de « choc » ancré dans cette image. Comme toute trace, la photographie est portée par sa propre destruction. Mais ce que la photographie capture est aussi une machine d’indétermination dans laquelle l’oscillation et l’incertitude entre le « réel » et le spectral, entre le vivant et le non-vivant, ne semble jamais finir. À travers une étude du travail de Sebastião Salgado, parmi d’autres, notre réflexion, portée par Susan Sontag et Serge Margel, montre qu’il y a un « glamour de l’horreur » dans lequel le trauma est le nom de la structure déconstructive qui est lovée au cœur des machinations photographiques et cinématographiques.