30 juin 2020
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Manon Labrande, « “Attend the Tale of Sweeney Todd”: The Transmedial Circulation of a Victorian Narrative », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.6781
Cet article analyse deux versions récentes de l’histoire de Sweeney Todd acclamées par la critique : la comédie musicale de Stephen Sondheim (1979), et le film réalisé par Tim Burton (2007), tous deux intitulés Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street (à noter que le film est sorti en France sous le titre de Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street). Ces deux versions sont ici mises en relation avec le texte du penny dreadful original, The String of Pearls: A Romance (1846-47, attribué à James Malcolm Rymer). Cette analyse démontre que plutôt que de simples adaptations, ce sont des cas de « rebooting » ou « reconfiguration » d’après la définition de Ruth Mayer, c’est-à-dire l’utilisation d’un nouveau medium afin de permettre la mise en lumière et l’analyse critique d’une idéologie. Grâce à la malléabilité du genre de la comédie musicale et les nouvelles possibilités offertes par la scène ou l’écran, le Sweeney Todd contemporain présente la critique d’un consumérisme moderne et engage à la réflexion quant aux sensibilités et aux mœurs du XXe siècle. Par son approche néo-victorienne, le récit problématise différent types de changements à l’échelle sociale, et nous permet de mieux comprendre le lien entre la société contemporaine occidentale et son passé victorien, et de l’envisager comme un dialogue plutôt que comme un simple regard vers le passé empreint de nostalgie.