9 juillet 2021
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Xavier Giudicelli, « La tombe en Arcadie revisitée : mausolées, tombeaux et généalogie queer, d’Aubrey Beardsley à Alan Hollinghurst », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.8865
Le présent article s’emploie à analyser trois variations visuelles ou textuelles sur le motif de la tombe en Arcadie : le dessin d’Aubrey Beardsley Et in Arcadia Ego (1896), la visite du mausolée de Thomas Light Bowerchalke décrite dans The Spell (1998), troisième roman d’Alan Hollinghurst, et la tombe du poète-combattant Cecil Valance évoquée dans The Stranger’s Child (2011), cinquième opus de ce même romancier. Ce parcours sélectif se fonde sur une approche intertextuelle et intermédiale et s’emploie à tracer une généalogie queer du topos de la tombe en Arcadie. Celui-ci n’est pas seulement un code pour dire les désirs homoérotiques ou les traumas de la communauté gay. Les ré-visions ou réécritures de ce motif forment un espace rhizomatique dans lequel le texte et l’image, l’ancien et le nouveau s’interpénètrent et s’éclairent pour donner naissance à une temporalité queer. Celle-ci perturbe le cours linéaire du temps par des effets de retours, des résurgences intempestives, des « images-fantômes » mais aussi des « textes fantômes », qui fissurent le présent et troublent les lecteurs/spectateurs, qui, pour ainsi dire, ne savent plus bien sur quel pied danser : le topos de la tombe en Arcadie se fait espace mouvant, caractérisé par une oscillation entre distance ironique, humour camp et notes élégiaques.