3 septembre 2021
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Denis Bertrand, « From Narratology to Narrativity, and Back », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.10348
Surprise dans le monde des greimassiens en 2014 : voici la narratologie de retour, et en force ! De grands congrès internationaux, réunissant des universités américaines et européennes, sont organisés et se consacrent à l’étude des « fabuleux pouvoirs du récit ». L’ère du storytelling se répand, assurant le succès de l’ouvrage de C. Salmon bien au-delà des frontières de l’université. Or, parmi les références théoriques de ce mouvement de recherche, pour l’essentiel issues du cognitivisme anglo-saxon, pas la moindre allusion à la « sémiotique narrative et discursive ». C’est pourtant sous ce titre que J. Courtés, alors assistant d’A. J. Greimas à l’École de hautes études en sciences sociales, publiait en 1976 chez Hachette un livre d’initiation à la sémiotique. Et dix ans auparavant, dès 1966, le schéma actantiel avait fait son apparition dans Sémantique structurale l’ouvrage fondateur d’A. J. Greimas : la formalisation de la grammaire narrative et son développement en syntaxe modale allaient devenir un des titres de gloire de cette sémiotique. C’est alors que la narrativité, outrepassant les frontières de la narratologie, devait faire son entrée dans les sciences humaines et sociales. Et voici qu’elle semblait oubliée. Que s’était-il donc passé ? Ou plutôt, où était passée la théorie greimassienne ? Notre propos est ici de faire le point sur cette histoire conceptuelle et de la mettre en perspective. Et nous le ferons en évoquant, en fin de parcours, la filiation descendante de cette théorie, à travers quelques voies sémiotiques qu’elle a enfantées. Non pour en présenter les labyrinthiques conceptualisations mais pour suggérer leurs apports respectifs à une réflexion renouvelée sur le récit.