« La référence scolaire : de la figuration littéraire aux modèles langagiers, l’exemple de Giono »

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15 décembre 2021

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Sophie Jollin-Bertocchi, « « La référence scolaire : de la figuration littéraire aux modèles langagiers, l’exemple de Giono » », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.10805


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L’article examine le rapport problématique que J. Giono entretient avec l’École à travers la construction de la référence scolaire. Après une présentation des données externes relatives à sa « posture » (Meizoz, 2007) de semi-autodidacte, la présence de l’École dans son œuvre est interrogée à travers sa figuration dans les fictions autobiographiques et les formes langagières, plus précisément les patrons phrastiques, la phrase simple stylisée et la phrase périodique. À partir du deuxième tiers du xixe siècle, la référence scolaire en matière d’expression est double en effet, elle recouvre un enseignement primaire destiné à l’instruction du peuple, dominé par un idéal de simplicité, opposé à un enseignement secondaire destiné à la formation des élites, et caractérisé par une plus grande expressivité (Balibar, 1974). La réception des premiers romans de J. Giono, focalisée sur un français régional, populaire et oral, a forgé une vision réductrice du style de J. Giono, dont le paradigme rhétorique a été borné à une composante restreinte de l’elocutio. La coexistence des deux versants de la norme scolaire y est néanmoins repérable, surdéterminant une vision périphérique et décentrée qui a pour effet de liquider l’image de pureté stylistique. Entre classicisme et innovation, J. Giono parvient à mimer et à miner les langages et la culture scolaires de l’intérieur au moyen d’un travail sur la phrase qui en offre une réminiscence ambiguë, peut-être vaguement nostalgique. L’obliquité possiblement malicieuse de la référence à l’École s’opère en profondeur par le biais d’une distorsion ou réinterprétation des modèles de la phrase, fondés sur la dichotomie historiquement prégnante simplicité/complexité.

The article examines the problematic relationship that J. Giono has with the School through the construction of the school reference. After a presentation of the external data related to his “posture” (Meizoz, 2007) of semi-autodidact, the presence of the school in his work is questioned through its figuration in the autobiographical fictions and the language forms, more precisely the phrasal patterns, the stylized simple sentence and the periodic sentence. From the second third of the xixth century, the school reference in terms of expression is double in fact, it covers a primary education intended for the instruction of the people, dominated by an ideal of simplicity, opposed to a secondary education intended for the training of the elites, and characterized by a greater expressiveness (Balibar, 1974). The reception of J. Giono’s first novels, focused on a regional, popular and oral French, forged a reductive vision of J. Giono’s style, whose rhetorical paradigm was limited to a restricted component of the elocutio. The coexistence of the two sides of the scholastic norm is nevertheless detectable, overdetermining a peripheral and decentered vision that has the effect of liquidating the image of stylistic purity. Between classicism and innovation, J. Giono manages to mimic and undermine school languages and culture from within by means of a work on the sentence that offers an ambiguous, perhaps vaguely nostalgic or malicious reminiscence.

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