22 décembre 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0338-2389
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2425-2042
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bernard Colombat, « Faut-il réutiliser les concepts linguistiques du passé ? Un regard rétrospectif sur le prédicat », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.3791
Cet article a pour objet d’étudier l’histoire de la notion de prédicat, et surtout son absence pendant de longs siècles dans la tradition grammaticale occidentale. En effet, alors qu’Aristote fournissait les éléments nécessaires à une opposition entre « ce qu’on pose dessous », sujet ou substrat (hupokeimenon), et « ce qu’on en dit » (kategorêma), les grammairiens, à la différence des logiciens, ont longtemps privilégié une analyse des relations qu’entretiennent les classes de mots distinguées par leurs « accidents » ou propriétés spécifiques. Les grammairiens médiévaux ont néanmoins éprouvé le besoin de réintroduire l’opposition ancienne sous la forme suppositum (suppôt) vs appositum (appôt), mais la définition de ce dernier ne s’est pas stabilisée, puisque l’appôt a pu désigner soit le verbe soit le nom qui suit le verbe. Port-Royal a proposé une analyse de la proposition en sujet vs attribut joints par une « liaison » constitué par le « verbe substantif » (le verbe être) considéré comme la matrice de tous les verbes. Au XXe siècle, ce sont des linguistes comme C. Bally ou C.-A. Sechehaye qui ont revendiqué que la phrase de base devait être analysée en sujet et prédicat.