Faut-il réutiliser les concepts linguistiques du passé ? Un regard rétrospectif sur le prédicat

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22 décembre 2017

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Bernard Colombat, « Faut-il réutiliser les concepts linguistiques du passé ? Un regard rétrospectif sur le prédicat », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.3791


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Cet article a pour objet d’étudier l’histoire de la notion de prédicat, et surtout son absence pendant de longs siècles dans la tradition grammaticale occidentale. En effet, alors qu’Aristote fournissait les éléments nécessaires à une opposition entre « ce qu’on pose dessous », sujet ou substrat (hupokeimenon), et « ce qu’on en dit » (kategorêma), les grammairiens, à la différence des logiciens, ont longtemps privilégié une analyse des relations qu’entretiennent les classes de mots distinguées par leurs « accidents » ou propriétés spécifiques. Les grammairiens médiévaux ont néanmoins éprouvé le besoin de réintroduire l’opposition ancienne sous la forme suppositum (suppôt) vs appositum (appôt), mais la définition de ce dernier ne s’est pas stabilisée, puisque l’appôt a pu désigner soit le verbe soit le nom qui suit le verbe. Port-Royal a proposé une analyse de la proposition en sujet vs attribut joints par une « liaison » constitué par le « verbe substantif » (le verbe être) considéré comme la matrice de tous les verbes. Au XXe siècle, ce sont des linguistes comme C. Bally ou C.-A. Sechehaye qui ont revendiqué que la phrase de base devait être analysée en sujet et prédicat.

The purpose of this article is to study the history of the notion of predicate, and especially its absence for many centuries from the Western grammatical tradition. While Aristotle provided the elements necessary for an opposition between "what one puts underneath", subject or substrate (hupokeimenon), and "what one says about it" (kategorema), grammarians, unlike the logicians, for a long time privileged an analysis of the relations between the word classes distinguished by their "accidents" or specific properties. Medieval grammarians nevertheless felt the need to reintroduce the old opposition between suppositum and appositum, but the definition of the latter did not become fixed, since the appositum could designate either the verb or the noun following the verb. Port-Royal proposed an analysis of the proposition into subject vs. attribute joined by a "liaison" (link) constituted by the verb to be ("substantive verb"), considered as the matrix of all verbs. In the 20th century, it was linguists such as C. Bally or C.-A. Sechehaye who claimed that the basic sentence should be analyzed into subject and predicate.

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