Traitement d’un lymphome agressif chez un babouin naturellement infecté par STLV-1

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20 janvier 2016

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Résumé 0

L’infection par le virus T Lymphotrope Humain de Type 1 (HTLV-1) est associée à une lymphoprolifération maligne nommée Leucémie/Lymphome T de l’adulte (ATLL). STLV-1 est l’homologue simien de HTLV-1 et cause aussi des ATLL chez les primates non humains. Au cours du contrôle sanitaire annuel dans notre colonie de Papio anubis naturellement infectés par STLV-1 (n=45), une femelle de 9 ans fut identifiée comme présentant des troubles respiratoires, un amaigrissement prononcé, un nombre de lymphocytes supérieur à 1010/L, des métastases pulmonaires et des lésions de la peau, similaires à celles qui sont observées chez les patients souffrant d’ATLL. Ces symptômes étaient donc évocateurs d’une maladie hématologique provoquée par l’infection à STLV-1. Ce diagnostic fut confirmé par la présence d’une lymphoprolifération massive dans la biopsie d’un ganglion inguinal et par la présence de lymphocytes présentant un noyau typique en "trèfle", caractéristique des cellules ATL, dans les frottis sanguins. Comme chez les patients souffrant d’ATLL, l’animal a reçu une combinaison d’AZT (Combivir) et d’interféron alpha (viraféron, 50 μg/semaine) pendant quatre mois. La charge provirale (PVL) fut mesurée de manière hebdomadaire. En l’absence d’amélioration des symptômes cliniques, et puisque seule une très faible diminution de la charge provirale était observée, l’animal fut euthanasié. Des analyses histologiques furent réalisées et la charge provirale mesurée dans 25 organes différents. Tous les organes lymphoïdes montraient des infiltrats lymphocytaires CD3+, CD25+. D’autre part, des cellules anormales furent trouvées dans les poumons et le foie. Grâce à des techniques d’immunohistochimie, nous avons détecté des cellules positives pour le transactivateur viral Tax dans la rate, les poumons, les ganglions mésentériques, axillaires, inguinaux et lymphatiques. Tous les organes testés en PCR étaient positifs pour le virus. La PVL la plus élevée fut mesurée dans les ganglions lymphatiques, la rate et les poumons. Enfin, l’indice d’oligoclonalité et la diversité clonale ont été analysés dans les cellules mononucléées du sang périphérique au cours du traitement, et dans différents organes obtenus après autopsie. En conclusion, les primates non-humains infectés naturellement par STLV-1 représentent un modèle unique permettant d’étudier la pathogenèse rétrovirale et l’évaluation de nouveaux traitements.Nous remercions l’INSERM, l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, la Ligue Contre le Cancer (programme « équipe labellisée »), l’Association pour la Recherche sur le Cancer et la région Rhône Alpes programme ARC1.

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