1 janvier 2021
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Hannes Claes et al., « U/Th dating and open system behavior: implications for travertines based on the study of Süttő (Hungary) and Ballik (Turkey) sites », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.13728
Des datations fiables sont essentielles afin de replacer les informations paléoclimatologiques, paléoenvironmentales et archéologiques tirées des carbonates continentaux dans un cadre chronologique correct. Cette étude évalue la validité des datations U/Th de travertins à partir de deux cas d´études situés dans les régions de Ballık (Denizli, sud-ouest de la Turquie) et Süttő (nord de la Hongrie). La caractérisation pétrographique, minéralogique et géochimique antérieure a permis de choisir des échantillons dans des zones constituées de calcite pure, dominées par la micrite ou la sparite, et faiblement ou non cathodoluminescentes. Malgré un échantillonnage adapté et l’application d’une correction pour le thorium détritique, les âges obtenus sont incohérents avec leur position stratigraphique. L’observation d’extinctions onduleuses affectant les fabriques micritiques et les structures fantômes suggère que les travertins étudiés se comportent comme un système ouvert pour l’uranium après précipitation par recristallisation. En conséquence, leurs âges U/Th ne peuvent donc être considérés que comme des âges minimums. Les travertins Ballık ont précipités il y a plus de 0.55-1.31 Ma lors de la phase de cimentation tardive le long de fractures et dans des cavités, et forment les travertins les plus anciens du bassin de Denizli. La formation des travertins de Süttő a commencé au plus tôt il y a 2.5 Ma avec la précipitation du travertin Cukor. Avec quelques interruptions courtes, la formation de travertins actifs dans la région s’est déroulée au maximum jusqu’à 120 ka. Plus on s’approche du Danube, plus les âges du travertin de Sütto rajeunissent, prouvant ainsi la nature complexe des travertins tant lors du dépôt que lors de la diagenèse, ce qui conduit à des anomalies en ce qui concerne la loi de superposition. Les processus diagénétiques des carbonates continentaux posent problème en termes de datations justes et précises. La datation U/Th des fabriques intrinsèquement hétérogènes des travertins et des tufs, telle qu’elle est actuellement appliquée, devrait donc cesser. Les travertins et tufs jusqu’à ~100 ka pourraient être l’exception en raison de l’étendue limitée de la recristallisation. Les ciments et veines sparitiques peuvent être datés avec plus de précision mais, même avec plusieurs échantillons provenant du même site d’étude et l’inclusion d’échantillons contemporains, ils ne fournissent que des âges minimaux pour l’ensemble des dépôts. Pour mieux contraindre le cadre chronologique de la croissance des carbonates continentaux, les résultats de méthodes de datation indépendantes et de dépôts encadrants sont nécessaires. De plus, il est important de souligner que le comportement des carbonates continentaux en système ouvert a des implications pour les études diagénétiques, paléoenvironnementales et paléoclimatologiques basées sur des indicateurs géochimiques.