1 décembre 2010
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Claire Delhon et al., « Dynamiques de végétation au tardiglaciaire et à l’Holocène ancien en moyenne vallée du Rhône d’après les données anthracologiques », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.5620
Les travaux d’archéologie préventive préalables à la construction de la ligne TGV-Méditerranée ont permis d’augmenter considérablement le corpus de données paléoenvironnementales en moyenne vallée du Rhône (44/45° de latitude nord). Grâce à l’établissement d’un cadre chronostratigraphique régional, soutenu par près de 200 datations radiocarbone, et à l’analyse systématique des restes botaniques, la connaissance des dynamiques de végétation dans les plaines alluviales rhodaniennes au cours des quinze derniers millénaires a été largement améliorée. L’environnement végétal des derniers chasseurs-cueilleurs est documenté par des données « hors-site » (phytolithes, charbons issus d’incendies), qui complètent les données archéobotaniques obtenues par ailleurs sur les sites archéologiques. La dynamique de reconquête forestière postglaciaire est bien enregistrée, en particulier dans ses premiers stades, pour lesquels se distinguent des espèces clefs (pin, Rhamnus/Phillyrea, chêne sclérophylle). Ces taxons pionniers sont remarquables car ils joueront, quelques millénaires plus tard, un rôle important, mais très différent, dans les séries régressives caractéristiques des végétations anthropisées. Au contraire, des taxons considérés comme typiques de la recolonisation holocène sont sous-représentés dans les spectres anthracologiques hors-site de la moyenne vallée du Rhône (genévriers, noisetier). Si la chênaie caducifoliée connaît une mise en place précoce, probablement dès les interstades tardiglaciaires, elle réagit aux perturbations climatiques de façon variable suivant sa maturité. Elle semble régresser au Dryas récent, ce qui a pour conséquence un retour des cortèges de reconquête. Au contraire, l’événement de « 8 200 cal BP » n’a aucun impact détectable sur la composition spécifique des anthracocœnoses, alors qu’il est très clairement enregistré dans les spectres phytolithiques.