1 septembre 2008
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Vliet‑Lanoë Brigitte van et al., « L’abri sous-roche du Rozel (France, Manche) : un habitat de la phase récente du Paléolithique moyen dans son contexte géomorphologique », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.826
Situé sur la côte ouest du Cotentin (Manche), le site du Rozel a livré un complexe de deux niveaux d’occupations anthropiques. L’abri sousroche conservait les vestiges d’un habitat comportant des structures de combustion, du mobilier lithique et fait exceptionnel dans le Cotentin des restes osseux. L’ensemble s’inscrit dans une formation dunaire sus-jacente à une plage ancienne. Initialement attribué à un Périgordien ancien, le site a fait l’objet d’une « relecture » visant à préciser son attribution chronostratigraphique et chronoculturelle. Le Rozel est actuellement le seul gisement de Basse-Normandie a avoir livré une industrie lithique à composante mixte. Les matières premières utilisées sont le quartz filonien prélevé à l’intérieur même de l’abri, et les galets de silex prélevés dans les cordons littoraux actifs à l’époque. Les générations successives de grands cordons littoraux formés au fur et à mesure de la régression weichsélienne ont été enfouies très rapidement par le massif dunaire, ne permettant plus l’exploitation de leur contenu, riche en nodules propices à la taille. Le débitage apparaît orienté, dans les deux niveaux, vers la production d’éclats prédéterminés (principalement Levallois) et d’enlèvements allongés. Un schéma opératoire laminaire de type paléolithique supérieur a été mis en évidence dans le niveau supérieur, lié à l’occupation principale de l’abri. Le site intègre l’ensemble des gisements à industrie laminaire de gestion volumétrique du début du Dernier Glaciaire. La faune représentée témoigne de conditions environnementales plutôt tempérées où l’aurochs, les cervidés et dans une moindre mesure les chevaux dominent. L’originalité du site réside dans la présence d’un fragment mandibulaire de morse, associé à l’occupation, témoignant de conditions subarctiques temporaires. L’analyse des vestiges de faune atteste de travaux de boucherie (découpe, fracturation des os longs) et traduit différents modes d’acquisition, ou des traitements particuliers en fonction des espèces. La convergence des observations effectuées dans les différentes disciplines indique que les occupations du site du Rozel se rapportent à la phase récente du Paléolithique moyen du début du dernier glaciaire weichselien et non au Paléolithique supérieur initial.