9 décembre 2021
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Éric George, « Sur En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic d'Antonio Casilli », Questions de communication, ID : 10.4000/questionsdecommunication.25972
À partir de la présentation de l’ouvrage En attendant les robots d'Antonio Casilli, ce texte a pour objectif de proposer une réflexion sur les transformations du travail à l’ère numérique. À l’instar de l’auteur de l’ouvrage, nous pensons que derrière les vocables « algorithmes », « apprentissage profond » (deep learning) et sans doute surtout « intelligence artificielle », qui mettent en avant diverses techniques, voire la technique entendue de façon plus générique, sont cachées nombre d’activités sociales qu’il est possible de qualifier de « digital labor » et qui renvoient largement à des processus bien connus d’aliénation et d’exploitation, caractéristiques du capitalisme. Y-a-t-il ici une simple reproduction de rapports sociaux antérieurs ? Pas tout à fait. La situation pourrait être de pire en pire, car les dynamiques planétaires en cours favorisent un nivellement des conditions de travail et de rémunération. Alors, que faire ? Une fois de plus, nous sommes d’accord avec A. Casilli à propos de l’importance des luttes sociales liées au monde du travail et lorsqu’il propose d'aborder le travail à l’ère numérique du point de vue de la coopération et du principe du « commun ». Des pratiques sociales qui sont liées à ces enjeux peuvent favoriser diverses formes d’émancipation. Les mégadonnées devraient dès lors être envisagées comme autant de ressources à partager. Ces enjeux sont d’autant plus cruciaux et l’ouvrage de A. Casilli d’une si évidente pertinence que la pandémie de covid 19 a manifestement donné un coup d’accélérateur notable à la numérisation de nos sociétés, et de ce fait au digital labor.