17 novembre 2018
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marie-Louise Martinez et al., « Les trois dimensions de la signifiance dans une approche anthropo-philosophique, interlocutive et empirique de la personne en éducation », Questions Vives, ID : 10.4000/questionsvives.2583
Les trois composantes de la signification décrites par Morris (1964) à partir de Peirce, reprises en linguistique et didactique sont redéfinies en philosophie par Francis Jacques (1987) comme les trois dimensions – référence, différence, communicabilité – érigées de façon aprioriste au statut de conditions de possibilité de la signifiance et de la textualité. Dans l’article, après avoir présenté les enjeux de cette catégorisation des trois dimensions qui permet de différencier des textes, nous évoquons la transposition réalisée à partir de l’approche épistémologique a priori jacquéenne vers une approche empirique. Une telle démarche, à la croisée de la philosophie de l’éducation et de la philosophie pragmatique et interlocutive du langage et de la personne, au-delà de l’observation de la différence des textes permet de repérer la co-construction des personnes dans l’échange interlocutif. Le passage est justifié dans son opportunité grâce à la question de l’intégration du tiers précédemment exclu que la pragmatique transcendantale de Jacques (1982, 1985) permet de poser mais non de résoudre. Sur le plan épistémologique, l’approche empirique manifeste la présence du tiers que le formalisme transcendantal évince, comme le voit Michel Serres (1966). L’apport théorique tant pour les professionnels de l’éducation que pour les chercheurs, qui peuvent observer sans réifier les personnes, est considérable. Sur le plan méthodologique on peut objectiver l’émergence de la personne dans les marques langagières de la relation interlocutive éducative et professionnelle.