14 mars 2021
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Arianne Robichaud et al., « Les impasses critiques de la recherche participative : leçons tirées de débats épistémologiques en sociologie critique », Questions Vives, ID : 10.4000/questionsvives.4713
La nature critique de la recherche participative (RP) est généralement admise d’emblée : en déstabilisant et en reformulant les rapports habituels aux savoirs et les hiérarchies entre experts et acteurs du terrain, la RP contribuerait à fracturer les conceptions traditionnelles du chercheur et de l’acteur/praticien (voire du citoyen) et permettrait le développement du pouvoir d’action du citoyen, la valorisation du savoir du praticien et la prise de conscience des capacités des sujets. Toutefois, et tel est l’objectif du présent texte, les fondements critiques de la RP ne peuvent se soustraire à une réflexion de fond sur ses liens épistémologiques à la notion même de critique en termes sociologiques. Nous analysons ainsi trois « impasses critiques » de la RP (les possibilités d’instrumentalisation des participants, de reconduction des rapports de pouvoir entre chercheurs et acteurs puis de récupération idéologique au sein de ce type de recherche) à l’aide de certains débats qui opposent, en sociologie critique, une sociologie de la domination (Horkheimer, Adorno, Bourdieu) à une sociologie de l’acteur et de la communication (Boltanski, Habermas).