Qu’appelle-t-on sentir ?

Fiche du document

Date

18 juin 2006

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0769-0886

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1955-2416

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess


Sujets proches Fr

Connaissance

Citer ce document

Michèle Crampe-Casnabet, « Qu’appelle-t-on sentir ? », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.114


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La question de la fonction des sens dans les mécanismes de la connaissance est aussi ancienne que la réflexion qu’on appelle philosophique. Avec l’extension des théories qui surtout au Siècle éclairé mettent en interrogation les systèmes abstraits, l’existence des idées innées, affirment le rôle primordial de la sensation dans le procès de connaissance, la question se radicalise : connaître prend sa source dans le sentir. Mais y a-t-il un sens privilégié ? la vue, le toucher... ? Comment les sensations se combinent-elles pour aboutir à la formation des idées ? Si les sensations portent en elles-mêmes la visée d’un objet extérieur, suffisent-elles à prouver l’extériorité — hors de nos représentations — des objets ? Un homme privé d’un sens peut-il accéder à la connaissance ? La question des aveugles nésopérés est ici prégnante. Les philosophies « empiristes » du Siècle éclairé ne sont pas unifiables. Elles conduisent contradictoirement à des conclusions idéalistes ou matérialistes. Les premières peuvent être appelées aveugles, les autres sourdes. Mais on ne sort pas de l’empire des sens.

What do we call feeling ?Ever since there have been humans who perceive and think, the question of the nature and workings of the senses has been raised. The existence of the senses was only provisionally denied in the stage of the search for truth that Descartes called hyperbolic doubt. Man has a body endowed with five senses : smell, taste, hearing, sight, touch. In that he is linked to animality, supposing that animals have the same organs as humans : a nose, a tongue, ears, eyes, sensitive skin. Here the question becomes complex, for surely touch implies using hands, and humans, as bipeds, arc the only animals with hands. Senses are not only organs which are supposed to put us in touch with exterior objects and our own body, by means of perception. But is the existence of exterior objects an indubitable evidence ? Do the senses have any function other than natural adaptation ? Do they participate in knowledge and if so how far ? Should we attribution a fundamental role to sight, in which case knowing is seeing, or is hearing the basis of knowledge, in which case knowing is hearing ? Is not comprehension holding or taking all things together ? In any case, all the senses represent a treasure of metaphors allowing us to seize the diverse fields of our activities : I sniff out, I hear, I understand, I see, I grasp, I have æsthetically or I have no taste. Recourse to the senses cannot be avoided, even in philosophies which-doubt them.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en