5 décembre 2008
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0769-0886
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1955-2416
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Hisayasu Nakagawa, « Diderot, Rousseau et autres « incrédules » au service du catholicisme : à propos du Déisme réfuté par lui-même de l’abbé Bergier », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.324
Diderot, matérialiste, explique dans sa Lettre sur les aveugles qu’un certain nombre de phénomènes physiques, qui requièrent la vue pour être saisis, peuvent être perçus comme irrationnels par des malvoyants qui ne peuvent vérifier grâce à ce sens la réalité de ces phénomènes. Rousseau, déiste, fait le même constat dans sa « Profession de foi du Vicaire savoyard » utilisant non pas la vue mais l’ouïe. Nicolas-Sylvestre Berger renverse leur argumentation en disant qu’elle est contre la « raison » et il utilise leurs explications pour la défense du catholicisme. Il explique de plus que la « raison » doit se soumettre aux « faits », et, ce faisant, il se conforme lui-même au rationalisme de Diderot et de Rousseau. Quand Berger pense qu’il a finalement triomphé de ses adversaires, il ouvre la brèche au sensualisme qui, grâce à lui ou à cause de lui, s’infiltre parmi les chrétiens. La transcendance sera, peu à peu, perdue de vue et l’apologétique cédera sa place, sans que Berger s’en aperçoive, au matérialisme.