Diderot et La Religieuse en chemise

Fiche du document

Auteur
Date

29 octobre 2010

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0769-0886

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1955-2416

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess

Résumé Fr En

Diderot évoque, dans le Salon de 1765, une aimable conversation avec Mlle Babuti au sujet de contes licencieux qu’il prétend rechercher. La scène est visiblement inventée, mais il paraît très possible qu’au moment d’écrire Les Bijoux indiscrets, Diderot ait lu ou relu quelques classiques du conte libertin, dont Vénus dans le cloître ou la religieuse en chemise de Chavigny de La Bretonnière (1682). De cette lecture, on trouve la trace dans La Religieuse. Chavigny peut apparaître comme l’inventeur du dialogue libertin et anticlérical, et l’arrière plan de son dialogue est nettement philosophique et politique : il développe une critique aiguë du cloître, représenté comme une prison d’État, et l’internement arbitraire comme la cause de toutes les déviances sexuelles qu’on y observe. A cette analyse, Diderot doit beaucoup, mais il tient en même temps à se démarquer d’un genre libertin qui l’avait naguère conduit en prison. Il décrit, comme Chavigny, la tyrannie familiale ou ecclésiastique, les intrigues du cloître, les déviances sexuelles, mais il rend toute sa gravité à un thème traditionnellement voué à la comédie et à la satire.

Diderot and La Religieuse en chemiseIn the 1765 Salon, Diderot mentions a friendly conversation with Mlle Babuti about licentious tales that he claimed to be looking for. Although the scene is clearly invented, it is very possible that while writing Les Bijoux indiscrets Diderot had read or re-read some of the classic libertine works such as Chavigny de La Bretonnière’s Vénus dans le cloître ou la religieuse en chemise (1682), traces of which can be found in La Religieuse. Chavigny could be seen as the inventor of the libertine anticlerical dialogue, and there is clearly a philosophical and political background to his dialogue. He provides an acerbic criticism of the convent, depicted as a state prison, and of arbitrary internment as the cause of all the sexual deviance found there. Diderot owes a lot to this analysis, but at the same time he is careful to distance himself from the libertine genre which had previously landed him in prison. Like Chavigny he describes family and ecclesiastical tyranny, convent intrigue and sexual deviance, but he deals in a serious way with what was a traditional theme of comedy or satire.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en