2 décembre 2015
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Alain Paschoud, « Claude Lévi-Strauss, lecteur de Diderot », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.5298
L’œuvre de Lévi-Strauss n’a accordé qu’une importance mineure aux écrits de Diderot, alors même qu’elle convoque abondamment la culture philosophique, esthétique et littéraire des Lumières. Les références sont éparses en effet ; elles portent sur le récit fictionnel (Supplément au Voyage de Bougainville) et les écrits esthétiques (Lettres sur les sourds et muets, article BEAU de l’Encyclopédie, Salons), et sont réparties avant tout dans Tristes tropiques (1955) et Regarder écouter lire (1993). Malgré leur écart chronologique et générique, ces ouvrages présentent à Diderot une objection commune : celle de reconduire abusivement des dichotomies. Au lieu d’envisager conjointement les phénomènes (qu’il s’agisse de l’origine des sociétés ou du sentiment esthétique), Diderot les séparerait. La cécité de pensée que Lévi-Strauss prête à Diderot surprendra. De fait, l’ethnologue met à l’épreuve les idées de Diderot en contrepoint des modèles rousseauistes et kantiens qui en surdéterminent l’interprétation.