5 décembre 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0769-0886
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1955-2416
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Stéphane Schmitt, « Les voyages intertextuels de l’abada », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, ID : 10.4000/rde.5489
L’article ABADA de l’Encyclopédie, signé de Diderot, s’inscrit dans une histoire intertextuelle complexe du xvie au xixe siècle. Ce terme malais désignant un rhinocéros d’Asie a d’abord été rapporté sous ce sens par les voyageurs, avant que la compilation de Dapper (1668) n’introduise de la confusion en mêlant des données relatives à l’Afrique et à l’Asie et en faisant de l’abada une créature distincte du rhinocéros. En exploitant cette source dès 1694, puis en se copiant les uns les autres, les lexicographes français vont massivement perpétuer cette acception que Diderot lui-même, en dépit d’un certain scepticisme, va contribuer à propager. Nous retraçons ici les grandes lignes de ce cheminement du mot « abada », exemple typique de nombreux zoonymes exotiques qui, empruntés aux voyageurs, sont entrés très tôt dans les dictionnaires français et s’y sont maintenus parfois très longtemps en dépit des incertitudes de leur définition.