Politique de civilisation en Russie selon Ribeiro Sanches (et Diderot)

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20 janvier 2020

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Parmi les nombreux mémoires que le Dr Ribeiro Sanches a adressés à Pétersbourg entre 1765 et 1771 sur les moyens de hâter le développement économique et culturel de la Russie, figurent plusieurs projets de colonisation intérieure : l’un d’eux concerne l’installation de soldats vétérans comme colons libres dans les villages de Russie ; un autre, l’établissement de colonies de Russes dans les régions frontalières, surtout dans les pays baltes. Ces propositions, très argumentées et adaptées aux spécificités régionales, excluent l’appel à des colons étrangers, contrairement à la politique pratiquée par Catherine II. Diderot, qui a été en relations assez suivies avec Sanches et s’est inspiré de ses vues sur la Russie, a au contraire formulé avec insistance la proposition d’y installer une colonie d’hommes « très libres, tels que les Suisses », afin d’y développer par leur exemple « le sentiment de la liberté ». Cependant la divergence avec Sanches est bien moindre qu’il pourrait sembler, si l’on considère que surtout dans les dernières pages écrites pour l’Histoire des deux Indes, en 1780, la proposition du philosophe n’est guère, dans son contexte, qu’une fiction symbolique qui, hors de toute perspective politique réelle, signale ce chemin de la liberté que les deux penseurs jugeaient nécessaire, mais que la Russie de Catherine II n’empruntera pas.

Among the numerous memoirs on how to speed up Russia’s economic and cultural development that Dr Ribeiro Sanches sent to Petersburg between 1765 and 1771, there are several projects of internal colonisation ; one plan is to install veteran soldiers as free settlers in Russian villages, while another is to set up Russian colonies in the frontier regions, especially in the Baltic countries. These proposals, which are closely argued and adapted to regional particularities, exclude calling on foreign settlers, contrary to Catherine II’s policy. Diderot, who had been in regular contact with Sanches and was influenced by his views on Russia, insisted on the contrary on a proposal to settle a colony of ‘very free men, like the Swiss’, so that their example would develop ‘the feeling of liberty’. But his disagreement with Sanches is much less than it might seem, if we remember that above all in the final pages he wrote for the Histoire des deux Indes, in 1780, the Philosophe’s proposal is, in its context, little more than a symbolic fiction. Far from any real political perspective, it indicated the path to liberty that the two thinkers considered necessary but that Catherine’s Russia would not follow.

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