Les deux visions de l'Europe qu'ont les Allemands

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30 avril 2014

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Aristide Briand et Gustav Stresemann, Konrad Adenauer et Robert Schuman pouvaient-ils seulement imaginer qu’un jour, certains considéreraient l’intégration européenne comme une menace pour la liberté ? C’était peu probable à l’époque. Mais pas aujourd’hui, si on en croit le débat public en Allemagne. Le symptôme le plus révélateur en est la fulgurante montée en puissance du parti Alternative für Deutschland (AfD). Quelques mois seulement après sa création il y a tout juste un an, il a remporté 4,7 % des voix lors des élections au Bundestag, le 22 septembre 2013, ne ratant que de peu la barre des 5 % nécessaires pour entrer au Bundestag. La probabilité est grande de voir l’AfD représenté au Parlement européen à l’issue des élections du 25 mai de cette année. Comme son rejet de l’intégration européenne dans sa configuration actuelle, et surtout de l’Euro, est souvent défendu par des arguments à l’emporte-pièce, ce parti se voit reprocher par nombre de ses contradicteurs politiques d’être un parti radical de droite, en quelque sorte l’équivalent allemand du Front national français. Mais c’est passer à côté de l’essentiel. Certes, nombre de thèses défendues par l’AfD relèvent du populisme de droite, mais son programme se fonde surtout sur la doctrine libérale. Son président, l’économiste Bernd Lucke, est professeur à l’Université de Hambourg, et l’un de ses plus éminents candidats au Parlement européen est Hans-Olaf Henkel, ancien président de la Fédération allemande de l’industrie (BDI). Aucun des deux ne peut être soupçonné d’extrémisme. Et au parti AfD, rien de comparable non plus au nationalisme agressif d’un FN. Ses thèses et son électorat sont ancrés au centre du spectre politique. Autrement dit, les doutes profonds sur l’intégration européenne exprimés par l’AfD sont ceux qui animent aujourd’hui le centre pourtant traditionnellement pro-européen de la société allemande. Au cœur de son euroscepticisme se trouve la hantise que l’Union européenne soit une construction centralisée, souffrant d’un manque de légitimation démocratique et bridant tant la souveraineté de ses Etats membres que la liberté d’action individuelle de leurs citoyens. La question qui se pose dès lors est de savoir si une telle approche est largement partagée par les Allemands ou si, à terme, elle ne reflètera que l’opinion d’une petite minorité. Pour répondre à cette question, il faut élargir le champ.

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