26 avril 2019
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Véronique Petit, « Retours contraints de migrants internationaux au Sénégal : dilemmes familiaux face à la maladie mentale », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.10901
Cet article expose la situation de migrants sénégalais de retour dans leur pays d’origine en raison d’une maladie mentale apparue au cours de l’expérience migratoire. Alors que le migrant international incarne une figure de la réussite, les effets de la maladie et la temporalité du traitement modifient son statut de héros. Dans le cadre d’une économie morale, la famille est progressivement confrontée au dilemme de rester loyale au migrant en prenant en charge le coût de sa santé ou de renoncer à investir sur un migrant considéré de plus en plus comme un malade sans avenir productif/performatif. Dans un contexte où la maladie mentale est source de honte et de déshonneur, certains migrants malades sont abandonnés par leur famille. Ils trouvent refuge chez des marabouts mourides spécialisés dans le traitement des maladies mentales. Conformément à la doctrine du travail mouride, les activités physiques et psychiques déploient des vertus thérapeutiques et sont salvatrices. Les souffrances de l’exil et les épreuves liées à la maladie prennent alors sens dans le travail thérapeutique engagé.