30 novembre 2021
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Lucas Puygrenier, « Du « fardeau migratoire » au fardeau des migrants. L’exil à Malte ou la condition d’entre-emplois », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.18055
Confronté à un « fardeau migratoire » jugé insoutenable par les autorités, Malte apparaît comme l’un des espaces emblématiques de l’exclusion des exilés en Europe. La relégation des indésirables, reclus dans les « centres ouverts » de l’île, ne se résume pas pour autant à leur retrait pur et simple de l’économie et de la société locale. En étudiant les circulations entre les institutions d’État destinées à exclure les exilés et l’organisation routinière du travail informel sur l’île, l’article explore les ambivalences entre la mise à l’écart et la mise au travail des personnes « indésirables », entre la doctrine du « fardeau migratoire » et le fardeau qui incombe aux personnes en exil dans le monde productif maltais. Il s’agit alors de montrer comment les exilés sont appelés à rejoindre les rangs de ce que l’on appellera l’« entre-emplois » : remplissant les interstices que forme un capitalisme dont les besoins de travail erratiques, ponctuels et éphémères supposent de trouver continuellement à sa disposition une population en attente, force de travail sans cesse mobilisable et démobilisable.