Les espaces discursifs de la frontière : mort et arbitraire dans le voyage vers l’Europe

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11 mai 2018

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Anaïk Pian, « Les espaces discursifs de la frontière : mort et arbitraire dans le voyage vers l’Europe », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.8728


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Résumé Fr En Es

En mobilisant différents terrains menés auprès de Sénégalais cherchant à rejoindre clandestinement l’Europe, l’article s’intéresse à la fabrique des discours sur la mort et, partant, sur la violence aux et des frontières. Une première partie met en perspective différents registres de discours sur la mort, registres faisant référence à une mort physique au sens propre ainsi qu’à une mort sociale au sens figuré. Les discours évoquant la mort ou le risque de mort dans ces routes vers l’Europe comportent toutefois de profondes nuances selon qu’il s’agisse de légitimer, justifier voire de rationnaliser l’émigration, de faire part d’expériences extrêmes confrontant aux obstacles naturels ou de décrire les formes de violences institutionnelles vécues dans le cours du périple effectué. La seconde partie s’intéresse à la manière dont la confrontation à une gestion institutionnelle opaque des migrations – notamment en centre de rétention – alimente la production et circulation de rumeurs, qui peuvent être vues, en partie, comme un mode de résistance à un contexte d’incertitude. S’intéresser aux mises en mots invite alors à se demander si les frontières ne se forment pas, aussi, dans et par les discours.

By mobilizing different field studies carried on with Senegalese trying to get to Europe clandestinely, this article examines the form and content of narratives about death during border crossing, and, drawing on this, about violence of and at borders. A first part puts into perspective different registers in narratives about death, referring to physical death in a literal sense as well as social death in a figurative sense. However deep nuances may be found in narratives evoking death or death risk in these migration routes towards Europe, depending on whether they legitimate, justify or even rationalise migration, and also depending whether they relate extreme experiences confronting to natural obstacles, or describe forms of institutional violence experienced in the course of the journey. The second part shows how confrontation with an opaque management of migrations – particularly in holding centers – contributes to the start and spreading of rumours, which can be partly seen as a form of resistance to a context of uncertainty. Examining these narratives raises the question whether borders are also formed by and through discourses.

Movilizando diferentes trabajos de campo llevados a cabo entre senegaleses que buscan llegar de forma clandestina a Europa, el artículo examina la fábrica de discursos sobre la muerte y la violencia en y de las fronteras. La primera parte pone en perspectiva diferentes registros de discurso sobre la muerte; registros que se refieren a una muerte física en el sentido estricto y a una muerte social en el sentido figurado. Los discursos que evocan la muerte o el riesgo de muerte en las rutas hacia Europa conllevan sin embargo profundos matices según se trate de legitimar, justificar o incluso racionalizar la emigración, de dar cuenta de experiencias extremas confrontándose a obstáculos naturales o de describir las formas de violencias institucionales vividas en el transcurso del periplo. La segunda parte examina la manera en que la confrontación con una gestión institucional opaca de las migraciones – sobre todo en los centros de internamiento – alimenta la producción y la circulación de rumores que parcialmente pueden ser vistos como un modo de resistencia en un contexto de incertidumbre. Interesarse por las formas en que ello se pone en palabras invita a preguntarse si las fronteras no se forman, también, en y a través de los discursos.

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