Exister au risque de disparaître. Récits sur la mort pendant la traversée vers l’Europe

Fiche du document

Date

11 mai 2018

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-0752

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5418

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Carolina Kobelinsky, « Exister au risque de disparaître. Récits sur la mort pendant la traversée vers l’Europe », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.8745


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

À Melilla, enclave espagnole bordant la mer Méditerranée, sur le continent africain, de nombreuses histoires sont racontées par les migrant.e.s sur la mort pendant la traversée vers l’Europe. La découverte d’hommes, femmes et enfants noyés, déshydratés, asphyxiés aux frontières est devenue une réalité quotidienne. Contrairement aux frontières maritimes, peu de morts sont comptabilisées et peu de corps sont retrouvés à la barrière de Melilla. La mort est pourtant un spectre qui accompagne l’expérience de toutes les personnes que j’ai rencontrées dans l’enclave et ses alentours. Cette omniprésence spectrale constitue une forme de violence qui s’infiltre tout autant dans les récits des expériences vécues de celles et ceux qui ont réussi à atteindre l’Espagne que dans les rumeurs qui circulent parmi celles et ceux qui attendent encore leur « chance » du côté marocain. L’auteure s’intéresse ici à la forme et au contenu de ces discours, recueillis au cours d’une enquête ethnographique conduite entre 2014 et 2016, en explorant ce qu’ils véhiculent et ce qu’ils disent de la migration aujourd’hui.

In Melilla, Spanish enclave in the Mediterranean, on the African continent, migrants tell numerous stories about death during border crossing. The discovery of men, women and children drowned, dehydrated, asphyxiated at the border has become a daily reality. Unlike maritime borders, few dead are counted and few bodies are found around Melilla. However, death is a specter that accompanies the experience of all the people I met in the enclave and its surroundings. This spectral omnipresence is a form of violence that appears both in stories about lived experiences, told by those who arrived in Spain, and in the rumors that circulate among those who have still been waiting their “chance” on the Moroccan side. The author examine here the form and the content of these narratives, collected during an ethnographic field study carried out between 2014 and 2016, by exploring what they say about contemporary migration.

En Melilla, enclave español sobre el Mediterráneo, en el continente africano, los migrantes de paso cuentan numerosas historias sobre la muerte durante la travesía hacia Europa. El descubrimiento de hombres, mujeres y niños ahogados, deshidratados, asfixiados en las fronteras se ha convertido en una realidad cotidiana. Contrariamente a las fronteras marítimas, pocos muertos son contabilizados y pocos cuerpos son encontrados en la frontera de Melilla. La muerte es sin embargo un espectro que acompaña la experiencia de todas las personas que conocí en el enclave y sus alrededores. Esta omnipresencia espectral constituye una forma de violencia que se filtra tanto en los relatos de experiencias vividas por quienes han logrado llegar a España como en los rumores que circulan entre los que todavía esperan tener «suerte» del lado marroquí. En este artículo, la autor examina la forma y el contenido de estos relatos, recolectados durante un trabajo etnográfico llevado a cabo entre 2014 y 2016, explorando lo que vehiculan y lo que dicen de la migración contemporánea.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en