15 février 2018
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Morad Montazami, « Faouzi Laatiris : fugues chimériques dans la mondialisation », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, ID : 10.4000/remmm.10162
Faouzi Laatiris, artiste inclassable et marginal, ne s’est donné à étudier, dans son contexte électif de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan (où il enseigne depuis 1993) que de manières très récentes. Comment, depuis le Maroc, replacer cette figure clé de la mondialisation, dans une histoire de l’art transculturelle, à la fois locale et globale (européenne, maghrébine, africaine, arabe, méditerranéenne) ? Partagé entre son intérêt pour l’art moderne occidental et son rapport intime à la terre marocaine, ses traditions et savoirs vernaculaires, il construit des objets et des installations qui témoignent de cette tension ou « schizophrénie culturelle » selon les termes de l’artiste. Des installations posant un principe de variation et de permutation permanentes, comme si l’œuvre « fuguait », y compris à travers les archives et la documentation, tant elle s’y fait rare, pour ne jamais se refermer sur elle-même ni prendre une forme définitive.