29 novembre 2017
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Henri Desbois, « Des cités hallucinées à la grille invisible, William Gibson et les métamorphoses du cyberespace », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.1043
William Gibson a joué un rôle de premier plan dans la création et la diffusion des imaginaires liés à l’informatique. Le cyberespace de ses premiers romans, en plus de constituer une façon de penser l’informatique en réseau, s’insère dans un système global de représentation des rapports entre espace et technique. Dans trois romans publiés entre 2003 et 2010, Gibson abandonne en apparence le genre de la science-fiction. Cette nouvelle trilogie reprend une partie des thèmes des premiers romans dans un contexte contemporain. L’imaginaire du cyberespace y est revisité à la lumière des transformations techniques survenues depuis deux décennies. En particulier dans Code Source, Gibson mobilise l’imaginaire du cyberespace, qu’il a contribué à créer, pour interpréter la façon dont la technique numérique prend possession de l’espace urbain. En jouant à la fois sur le motif du simulacre (la réalité virtuelle), et de l’invisibilité (les réseaux omniprésent), il fait du cyberespace un des supports privilégiés de la veine paranoïaque caractéristique de la culture contemporaine.