19 décembre 2018
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Guillaume Baychelier, « Apports de l’iconographie sidérale aux problématiques spatiales vidéoludiques : le cas des jeux vidéo horrifiques », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.1766
La science-fiction et l’imaginaire spatial apportent aux jeux vidéo un cadre narratif et iconographique foisonnant. Outre la richesse des univers que le postulat spatial permet de développer, il apparaît que les représentations du vide sidéral ouvrent un questionnement sur la relation du joueur à la spatialité des images qu’il fréquente. Le vide spatial offre un terrain dont le ressort principal est l’absence de repère, contrastant ainsi avec la nécessité de s’orienter propre au parcours vidéoludique. Territoire du vide par excellence, l’espace est un lieu de perte autant que d’exploration (No Man’s Sky, 2016). C’est précisément dans sa capacité à se montrer hostile que le vide sidéral devient un outil essentiel pour mobiliser les affects des joueurs dans les jeux vidéo horrifiques. De Dead Space (2008) à Alien : Isolation (2014), la peur du vide est convoquée dans une dialectique opposant enfermement et plongée dans l’infini du noir spatial. Ainsi, se renforcent les mécaniques ludiques propres au genre survival horror, faisant du contact avec l’espace représenté une épreuve dont les modalités vont du resserrement claustrophile à l’illimitation vertigineuse. Le recours à la science-fiction permet d’étendre les modalités de représentation de l’espace vidéoludique comme la teneur des expériences qui y sont afférentes. Ce texte interroge les enjeux des tensions induites par la plongée dans l’espace sidéral, du point de vue ludique et iconologique.