21 décembre 2019
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Franck Thibault, « La parole de l’autre. La communication extra-terrestre dans la série « Valérian » de Christin et Mézières », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.3710
Depuis Les Mauvais Rêves en 1968 et la publication du premier album, La Cité des eaux mouvantes, en 1970, la série « Valérian, agent spatio-temporel » de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin s’est déployée sur 23 opus et a exploré bien des perspectives pour devenir, selon Stan Barets, « à la fois un classique du 9e Art et et un chef d’œuvre de la science-fiction », au point d’être « l’archétype originel d’où tout procède » (introduction à l’édition intégrale, volume 1, 2007, p. 5). Cet article s’intéresse à la manière dont les auteurs ont mis au point un mode de représentation de la parole de l’autre, et ont ainsi pu donner la parole à l’autre. En effet, Mézières et Christin ont exploité les possibilités iconiques de la bande dessinée pour résoudre une difficulté inhérente à l’expression d’un personnage extra-terrestre dans une œuvre de fiction. À partir de Bienvenue sur Alflolol en 1972, le dessinateur a travaillé sur ce que Thierry Groensteen a appelé la fonction expressive des phylactères (Système de la bande dessinée, 1998) afin de rendre visible et lisible la parole de l’autre. L’album L’Ambassadeur des ombres, en 1975, va développer le procédé, qui va devenir systématique dans la suite de la série et caractériser ainsi l’altérité linguistique extra-terrestre tout en la rendant immédiatement accessible au lecteur.