1 juillet 2016
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Anne Wattel, « Robert Merle théoricien et praticien de la politique-fiction », ReS Futurae, ID : 10.4000/resf.795
Dans les années soixante-dix, et en pleine guerre froide, se développe dans les pays anglo-saxons, un genre méconnu et souvent qualifié d’« hybride », la politique-fiction. Robert Merle sera le premier français à se faire critique, théoricien – et praticien – de ce genre. Dans un numéro spécial du Monde, daté d’octobre 1967, et alors même qu’il vient d’achever son roman Un Animal doué de raison, il présente les règles d’or de la politique-fiction : une anticipation de faible amplitude permettant d’instaurer une ou des variables minimes par rapport au présent de l’écriture ; une visée critique qui en fait un genre sérieux, lanceur d’alerte et révélateur de l’angoisse planétaire qui étreint l’homme de cette seconde moitié du XXe siècle. Mais la politique-fiction merlienne se démarque de la production américaine : elle repose sur une anticipation scientifique ; elle se refuse à l’optimisme de commande, au happy end ; et aussi, surtout, elle possède une portée philosophique qui assure sa pérennité.